Une Gaypride de plus...

Publié le par Yves-André Samère

Cette journée de l’annuelle Gaypride à Paris s’annonçait mal, mais le Soleil a fini par sortir du placard et caresser de ses pâles rayons une parade dont on avait pu croire qu’elle avorterait sous les déluges si fréquents ces temps-ci. Et, comme chaque année depuis 1999, je me suis rendu en milieu d’après-midi sur la Place de la Bastille, où le cortège devait achever sa longue marche depuis Montparnasse.

Rien à dire sur ledit cortège lui-même, où le manque d’imagination est toujours de rigueur. Ah, ces slogans anémiques et démodés ! « Parents homos, enfants heureux ». Où vont-ils chercher tout ça ? Il n’y a pas de bons dialoguistes, dans les mouvements gays français ? Aux États-Unis, Alan Bell a su écrire Six feet under, et Mark Cherry, tenir huit ans avec Desperate housewives (il est vrai qu’en guise de contre-exemple, Ryan Murphy a commis le navrant Glee. Passons).

Le pari que je m’étais fait avec moi-même, car j’aime gagner, était le suivant : « Je suis certain que, lorsque je déboucherai sur la Place de la Bastille, je serai accueilli par une batterie de haut-parleurs diffusant la pire musique possible ». Gagné ! C’était le Get lucky des envahissants Daft Punk, celui qui vous accueille systématiquement dans TOUS les magasins où vous pointez votre nez en cette période de soldes – or je les fais tous en compagnie de Sony Chan, qui me prodigue gratuitement ses conseils en matière de mode. D’où cette question dont l’importance ne vous échappera pas, et qui me lancine chaque fois que je traverse le Marais : comment se fait-il qu’en matière musicale, les gays ont de tels goûts de chiottes ? (Pardon pour ce vocabulaire qui ne m’est pas habituel, mais je n’y tiens plus. Et ne m’embêtez pas : je sais pertinemment que le verbe lanciner n’existe pas. Mais mon ami Alain Rey me souffle dans mon oreillette son refrain favori : la langue doit évoluer, DONC il faut faire le plus de fautes possible !)

Le paradoxe de ce goût étrange pour la mauvaise musique ne peut en tout cas être expliqué par le fait que les manifestants sont sourds : le meilleur moyen  de se rendre sourd, ils ne le pratiquent pas !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Ce que les manifestants écoutent chez eux n’était pas le sujet. Je ne visais que ce qui nous est imposé sur la voie PUBLIQUE, et qu’on ne peut pas éviter (bien que le tapage diurne soit lui aussi<br /> interdit).<br /> <br /> Imaginez plutôt que vous habitiez sur la Place de la Bastille. Dès 14 heures, alors que le cortège parti de Montparnasse n’arriverait que dans trois heures, on vous aurait balancé dans les<br /> oreilles, à plein tubes, une pseudo-musique riches en basses (qu’aucun obstacle ne peut arrêter, contrairement aux aigües). À supposer (supposition extraordinaire) que vous n’aimiez pas la musique<br /> boum-boum, vous n’auriez eu aucune possibilité de la couper, ni même de l’atténuer un peu.
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D
Bon, c'est comme dire que TOUS les marseillais aiment le pastis, ou TOUTES les femmes les soldes.<br /> Je suis sûre qu'il y a un ou deux gays qui aiment la musique classique, que dis-je les chants grégoriens, voyons.<br /> Quant aux slogans, en effet ils feraient mieux, à la Gay Pride, de s'associer avec les autres, là, les potes de Frigide Barjot, pour se renouveler.
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