Une nouvelle précieuse ridicule

Publié le par Yves-André Samère

Vendredi soir sur Canal Plus, le Grand Journal accueillait parmi ses invités Sandrine Mazetier, mais les animateurs ont complètement oublié de l’interroger sur son plus bel exploit, ce que pourtant j’attendais. Comme vous avez déjà oublié son existence, je vous rappelle que cette dame est député socialiste de Paris et présidait l’Assemblée nationale, remplaçant Claude Bartolone, le 6 octobre dernier, et c’est elle qui a infligé au député Julien Aubert une retenue sur son salaire, ponction se montant à 1378 euros. Cela, pour le crime de l’avoir appelée « Madame le président ».

En fait, il ne s’agissait pas d’un simple rappel à l’ordre pour une question de discipline, mais d’une basse vengeance à retardement, car ces deux-là s’étaient déjà affrontés en janvier, pour exactement le même motif, et c’est alors que madame Mazetier avait appelé monsieur Aubert « Monsieur LA députée ». Ouarf, on a de l’esprit , au perchoir de l’Assemblée, et du plus fin.

Or il se trouve que, d’une part, le député Aubert avait publiquement fait savoir qu’il se conformait strictement aux règles de la langue française (que la Constitution impose comme « la langue de la République »), règles que madame Mazetier entend ainsi ne pas appliquer, en bonne précieuse ridicule qu’elle est, puisqu’elle ne vise qu’à suivre une mode récente justifiée par... rien. D’autre part, si elle a reçu le soutien de Bartolone, qui est de son parti, celui-ci s’enfonce le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate lorsqu’il établit sa défense sur ceci : « Les fonctions exercées au sein de l’Assemblée sont mentionnées avec la marque du genre commandé par la personne concernée », ce charabia pénible pouvant être traduit ainsi : quand la présidence est occupée par une femme, on doit féminiser le mot président. Or cette pseudo-règle, selon les textes qui régissent le fonctionnement de l’Assemblée nationale, ne s’impose qu’aux rapporteurs des débats (ceux qui rédigent le compte rendu des séances), mais pas aux parlementaires !

Marrant, non ? Le président de l’Assemblée ne connaît pas le règlement de la chambre qu’il préside...

Sandrine Mazetier n’en est pas à sa première bourde. En décembre 2012, elle avait réclamé que l’école maternelle soit débaptisée, afin de s’appeler « première école ». Pourquoi ? Parce que l’adjectif maternelle faisait trop « genrée » (on ne recule pas devant les néologismes idiots et barbares). Elle s’en était justifiée en affirmant qu’il fallait « neutraliser [...] la charge affective du mot maternelle », requête que le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, pourtant membre du même parti, avait mise à la corbeille comme trop grotesque, et qui avait mis les internautes en joie.

Mesdames qui me lisez par millions, ne soyez surtout pas trop maternelles avec vos bambins, vous seriez excessivement genrées !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Merci de me l’avoir signalé, il manquait le mot « que ». Il y est, à présent.
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T
Puisqu'il est ainsi,à partir d'aujourd'hui je serai "paternelle".<br /> Je vais donc devoir être très créative.
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G
Manque-t-il un après requête?
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