Une petite pause
Moi, ce qui m’aurait vraiment plu, comme cadeau de Noël (c’est trop tard, mais vous pouvez encore vous dévouer pour l’anniversaire de la mort de Giscard), c’est qu’on m’offre la possibilité de claquer le beignet d’un animateur de radio – et je n’exclus pas les animatrices – travaillant sur une station où la publicité se déverse à flot continu, à longueur de journée.
Ces blaireaux, quand ils doivent interrompre momentanément leur émission pour passer de la pub, ne manquent jamais de vous dire qu’il est temps de « faire une petite pause ». Et ils vous annoncent la chose d’un air ravi, sur un ton guilleret, tout comme s’ils vous faisaient le cadeau dont tout le monde rêve. Pas vrai, Bern ? Tu n’as jamais l’air aussi bête que lorsque tu fais ce genre d’annonce.
Mais je m’en fiche, moi, bande de sous-doués, que chez Carrefour on « positive », qu’il y ait en ce moment des remises de vingt pour cent chez Saint-Maclou, et que « la Matmut elle assure » pour moins cher que la concurrence !
Avec cela, nul ne semble s’apercevoir que bourrer sans discontinuer le crâne des gens ne peut avoir qu’un seul effet : les indisposer et leur faire prendre en grippe les produits à la noix pour lesquels vous faites tant de retape. Et les auditeurs… pardon : les cibles que vous visez, si cela ne les indispose pas, c’est qu’ils sont déjà bien atteints, voire gravement malades.