Villepreux : mais rasez-le, ce fichu théâtre !

Publié le par Yves-André Samère

Villepreux est une commune d’environ 10 000 habitants, située à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Versailles. Son maire, élu en 2008, s’appelle Stéphane Mirambeau, et, après s’être faire élire comme « apolitique », il s’est converti à l’UMP. Il succédait à deux maires socialistes, Michèle Valladon et J. Rohrbacher.

Depuis quarante ans, Villepreux possède un théâtre, dont monsieur le maire a dit, le samedi 13 mars 2010 : « On a une offre culturelle extraordinaire dans les autres villes. On n’a pas besoin dans chaque commune d’avoir un théâtre comme celui-ci ». En foi de quoi, il a décidé de fermer et de raser l’édifice, qui présente l’inconvénient majeur d’occuper de la place. Une place que guignent des promoteurs immobiliers, auxquels monsieur le maire serait ravi de faire plaisir, et nul doute que ce serait désintéressé. Tant pis pour la troupe installée à demeure, le Thalia Théâtre, et pour tous les jeunes qui, depuis dix ans, travaillent à faire fonctionner la maison (j’en connais deux, que j’ai rencontrés il y a trois jours). En fait, l’histoire se répète, puisque le même théâtre avait déjà été fermé en 1984, officiellement pour raisons financières.

Il se trouve que ce maire si favorable au bâtiment tient un blog, que je me suis fait un devoir de visiter avant-hier. Son en-tête dit ceci : « Je souhaite aujourd’hui reprendre avec vous [la] communication au travers de ce site ». Or, d’une part, ce blog n’admet pas les commentaires, et, d’autre part, il est écrit dans un français, disons... curieux. Malicieux comme vous me connaissez, je me suis diverti avec l’envoi d’un message railleur, dans lequel je louais fortement la conception de la communication et l’originalité du langage de monsieur le maire (« Me reprocher des faits pour lesquels je n’y suis pour rien ») et de sa logique. Je visais notamment le passage suivant : « Me reprocher [...] notamment de ne pas se conformer aux 20 % de logements sociaux alors qu’aucune habitation n’a été encore construite durant mon mandat ». Comment reprocher à un maire de ne pas se conformer au minimum des habitats sociaux, s’il n’a RIEN construit ? C’est révoltant, non ?

Monsieur le maire de Villepreux m’a favorisé d’une réponse immédiate, dans laquelle il suppose que je suis « artiste ou écrivain », supposition révoltante mais bien naturelle dès lors que votre interlocuteur peut aligner trois mots sans commettre de fautes ; non sans remarquer finement que j’ai un « côté professoral, un tantinet socialiste ». Tout le monde sait que, si on asticote un élu « apolitique », on est forcément socialiste !

Et puis, je suis très friand de ce type de cliché : les gens en place ne perdent jamais une occasion de rendre hommage au corps enseignant, mais, dès qu’ils veulent être désagréable envers quelqu’un, ils... le traitent de « prof » !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
<br /> Je ne doute pas que ce maire fasse du rase-mottes, intellectuellement. Il correspond assez bien à la description qu’en avait faite Raphaël. J’ai signé la pétition en faveur de la conservation du<br /> théâtre.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> ne vous en déplaise, je suis l'ancienne maire socialiste de Villepreux donc une femme battue par le sieur Mirambeau de 26 voix, que je qualifie de bourreau cultureux !!!!!!!!!<br /> <br /> <br />
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