Vivent les anciens dictateurs !

J’aimerais bien pouvoir, comme Desproges, rire de tout, mais non, il y a des choses qui ne passent pas. L’histoire de ces parents crétins, membres d’une secte qui se réclame d’un mythique Jéhovah, et qui ont enlevé leur enfant cancéreux de l’hôpital britannique où on s’efforçait de le soigner, parce qu’ils refusaient le traitement (une simple transfusion – Jéhovah est contre ?), ça ne me fait pas rire autant que la vision de François Hollande sous la pluie.

Au fait, ces deux salopards ont été arrêtés par la police, dans un hôtel près de Málaga, en Andalousie, une ville où je suis allé souvent et qu’on associe mal à ce type de fait divers atroce. Ils ont été mis en garde à vue, et l’enfant, pour le moment, va bien. Mais ce dénouement qui s’annonce bien ne m’empêche pas de constater une fois de plus cette évidence : la nocivité de toutes les religions. Le professeur Henri Laborit avait écrit que, depuis qu’il y a des hommes sur Terre, ils n’ont jamais autant massacré leurs semblables qu’au nom de l’amour de Dieu. Faites un retour en arrière, aussi loin que possible, et vous verrez bien que c’est exact. Je vous épargne le florilège, vous êtes bien assez grands pour faire le vôtre.

Mais c’est au point qu’aujourd’hui, pour combattre les cinglés qui tuent au nom de leur divinité inexistante, nous en sommes arrivés à envisager une alliance avec ces dictateurs qu’hier encore on tentait de renverser, voire d’assassiner pour en débarrasser leurs peuples et l’humanité, et qui, eux, ne se réclamaient pas de Dieu. En Syrie, Bachar el Assad sera demain notre grand ami, comme le serait Saddam Hussein si on ne l’avait pas pendu un peu trop vite, ou Kadhafi s’il n’avait pas vexé Sarkozy en le narguant sous son nez. Ou, pourquoi pas, s’ils vivaient encore, ces grands démocrates que furent Idi Amine Dada, Mobutu, Pol Pot, Staline, Mao – et Hitler semble bien placé pour concourir. Tout cela, parce que ceux qui les ont remplacés (ou vont les remplacer), ivres de croyances absurdes, ont déjà commencé à faire pis.