Vivent les sondages !
Il dit souvent des bêtises, Alain Minc. Mais enfin, même le pire des idiots (je ne dis pas que c’est son cas) n’a pas le privilège de se tromper tout le temps. Et sur un point au moins, Minc a raison.
En 2002, lors des périodes électorales, il était interdit de publier le résultat des sondages dans les deux derniers jours de la campagne – cette interdiction a depuis été levée. Or Minc soutient, et il a raison, que si la publication des sondages avait été autorisée jusqu’au dernier moment, nous n’aurions pas connu le désastre de Le Pen présent au second tour, et Jospin aurait été élu.
Pourquoi ? Tout simplement parce que, autorisés jusqu’à la fin, les sondages auraient révélé aux électeurs que Le Pen était en mesure de passer devant Jospin si les certains électeurs votaient pour les « petits » condidats, tels que Chèvenement ou Taubira, et, de ce fait, le bon sens produisant son effet, ces gens-là auraient changé d’avis et voté « utile », comme on dit. Les voix dont il avait besoin n’auraient pas manqué à Jospin, et l’on devine la suite.
Désormais, les sondages sont autorisés jusqu’au bout, et on peut espérer que le bon réflexe se déclenchera. De sorte que Marine Le Pen aura beaucoup moins de chances d’arriver au second tour, que son père en 2002.