Vœux plein d’Esprit

Publié le par Yves-André Samère

Esprit est une chaîne de magasins qui vend des vêtements. Mais, contrairement à Benetton qui cultive le douteux, voire le scandaleux diront certains, Esprit fait dans le consensuel.

Dans cet esprit, Esprit ( !) charge ses clients de contribuer à sa publicité sur son site esprit.com : il les invite à lui envoyer une photographie qui les représente, porteurs d’une pancarte où ils ont inscrit leur vœu censé le plus cher. Et cela donne des souhaits pas piqués des vers.

Extraits : un homme assez jeune : « Je souhaite que la paix innonde [sic] le monde ». Pour que l’orthographe inonde le monde, on attendra un peu. Une jeune femme noire : « Je souhaite etre autant aime en retour ». Comme quoi tous les Noirs n’ont pas d’accent. Un beau jeune homme souriant et portant des Ray-Ban : « Je souhaite un sourire sur chaque visage ». Au moins, lui donne l’exemple. Une jeune femme brune : « Je souhaite la jeunesse éternelle », mais elle ne précise pas pour qui. Une petite fille noire : « Je souhaite beaucoup d’amour à mon frère ». Et ta sœur ? Un quadragénaire : « Je souhaite que la paix et l’amour règnent ». Ils règnent, mais ne gouvernent pas encore. Un homme barbu portant un affreux costume croisé : « Je souhaite que mon chien de 13 ans vive à jamais ». Il serait peut-être temps d’en acquérir un autre. Un jeune homme asiatique : « Je souhaite un iPhone 4S ». Enfin un souhait raisonnable !

Permettez-moi d’ajouter mes propres vœux, qui ne manqueront pas d’être aussi efficaces que ceux adressés traditionnellement en fin d’année : je souhaite qu’on interdise le chômage ; que la faim dans le monde soit éradiquée ; qu’il n’y ait plus de pauvres ; qu’on mette fin aux guerres parce que la guerre c’est mal ; qu’on trouve un remède au cancer et à la myopathie ; que les députés (et les journalistes) soient honnêtes ; que les impôts baissent ; que tous les gens qui souhaitent adopter se voient fournir un enfant en moins de trois mois ; que tous les footballeurs sachent lire ; qu’Isabelle Giordano comprenne enfin qu’on ne doit pas dire « Je m’EN rappelle » ; que plus personne ne termine ses phrases par « Voilà ! » ; que Johnny entre tout de suite au Panthéon (et n’en ressorte plus, sous aucun prétexte) ; et que Martin Scorsese, Terrence Malick, Lars von Trier, Luc Besson et Roman Polanski arrêtent de faire du cinéma.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Ne vous moquez pas. Dans trois semaines, et pendant un mois, on va avoir droit à "bonne année". Au secours !
Répondre