« Vœux » pour veaux
Il n’est pas étonnant que tous les chefs d’État français adressent leurs vœux au populo le soir du 31 décembre : bien qu’aucun des présidents de la Cinquième n’ait été stupide, et que, par conséquent, ils aient été conscients de l’inanité de cette cérémonie, ils ont tous eu la même crainte, celle de passer pour des mal élevés s’ils s’abstenaient ; ou, pis, pour des révolutionnaires désireux de saper les fondements de la société, s’ils annonçaient par avance leur résolution de ne pas se prêter à cette mascarade.
Autrement dit, ils ont tous manqué de courage !
Mascarade ? Pourquoi ?
Avez-vous entendu, ce matin sur France Inter, l’humoriste Stéphane Blakovsky faire cette comparaison dont vous devriez méditer les termes ? Que souhaiter une bonne année à des gens qui savent très bien que ce vœu n’a aucune chance de se réaliser, c’est comme souhaiter bonne route aux passagers d’un autocar tombé en panne au bord de la route ? Autrement dit, plutôt que d’apparaître grossier en s’abstenant, on préfère prendre autrui pour un imbécile.
Mais c’est LA COUTUME, allez-vous dire ! Euh… Rappelons qu’une habitude aussi récente, et qui n’a été décidée que par un seul homme, ça n’a rien d’une coutume ! Or, avant De Gaulle en 1959, aucun président de la République n’a cru devoir débarquer chez nous, le soir du 31 décembre, pour nous infliger ces banalités insanes.
Et ne comptez pas sur Hollande pour trouver mieux.