Vous habitez EN Arles ou EN Avignon ?
Je suis partisan de la simplicité. Oh, pas dans l’exercice consistant à mettre de l’ordre dans ses idées, où je n’excelle pas précisément ! Mais dans la manière de s’exprimer. Et je ne pratique pas la recherche de midi à quatorze heures.
Ainsi, au rang des milliards de manies qui m’agacent avant de m’exaspérer tout à fait, il y a celle consistant à dire « en Arles » et « en Avignon ». Tiens, deux communes du Midi ! Ce serait donc une coutume locale ? Pas du tout, puisque la ville d’Aix est tout près, et qu’on ne dit jamais « en Aix » – du moins, à ma connaissance.
Je sais, vous allez m’objecter que si, dans ce cas précis, on ne le dit pas, c’est pour éviter le doublement de en, puisque Aix s’appelle en réalité Aix-en-Provence. Mais c’est très tiré par les cheveux, et je ne marche pas.
Autre justification bidon : on fait précéder de EN plutôt que de À les noms de villes commençant par la voyelle A, pour éviter un hiatus. Ben voyons ! Mais alors, pourquoi ne fait-on pas la même chose avec Arras, Aix-les-Bains ou Aire-sur-l’Adour (trouvez vous-même quelques dizaines d’autres villes).
Seule explication qui tienne : le snobisme. Ceux qui tombent là-dedans entendent se singulariser, se démarquer des gens comme tout le monde et qui, voir plus haut, ne cherchent pas à montrer qu’ils sont différents – c’est-à-dire supérieurs. Je vous parlerai un jour d’une autre manie du même ordre, portant sur les dates (là, je vous fais un peu de teasing, histoire de remplacer les bandes-annonces).