Vous ne tricherez plus au bac !
On sait que les téléphones mobiles sont devenues une plaie, dans les transports, dans les salles de spectacle, et, bien entendu, dans les salles d’examen. Heureusement, il existe une parade : les détecteurs de mobiles. Et, en attendant que les patrons de salles de cinéma se décident à en installer chez eux, c’est le ministère de l’Éducation nationale qui montre la voie.
En effet, le bac, c’est dans trois semaines, et les tricheries ont été nombreuses, les années précédentes. Et donc, cette année, les détecteurs de téléphones mobiles seront généralisés dans les centres d’examen : ils tenteront de repérer l’utilisation d’un téléphone durant pendant le déroulement d’une épreuve – notamment lorsque le candidat demande à se rendre aux toilettes, un truc récurrent et basique. Ces détecteurs seront installés dans les trente académies de France, alors que, l’année dernière, il n’y en avait eu que cinq à user de cette parade. Hélas, il n’y en aura pas dans tous les centres d’examen, car ces bidules coûtent cher ! Mais, en contrepartie, on fera le coup du radar dissimulé au bord des routes, et personne ne saura où ils se trouveront.
L’an passé, 419 candidats ont été pris en train de frauder, dont 166 s’étaient servis d’un téléphone. Les fauchés, ceux qui ne possédaient pas l’un de ces gadgets, avaient respecté la tradition : une centaine avaient employé une « antisèche », quarante-six avaient communiqué verbalement avec un autre candidat, trente avaient ressorti un document « non autorisé » (sic), et sept, plus audacieux, avaient usé de l’usurpation d’identité, qui ne se pratique donc pas seulement dans les films.
Naturellement, le règlement des examens interdisait déjà d’utiliser des téléphones, mais les consignes, qui existent, ne sont « pas toujours » respectées (re-sic). On n’a pas assez incité, sans doute !
Outre les détecteurs, il y a les brouilleurs. Mais cette fois, c’est le Code des postes et des communications électroniques, dans son article L33-3-1, qui interdit « la mise en circulation, l’installation, la détention et l’utilisation de tout dispositif destiné à rendre inopérants des appareils de communications électroniques de tous types, tant pour l’émission que pour la réception », si cela ne concerne pas l’ordre public, la défense, la sécurité nationale ou la justice. L’Éducation nationale a été oubliée dans cette liste.
Encore une loi qu’il va falloir modifier : défilons afin d’obtenir le brouilleur pour tous !