Voyager sans payer, le rêve !

Nous avons appris ce matin que Carla Bruni, la pauvresse que vous savez, a voyagé à l’œil sur un vol Paris-New York, et que ces salauds d’employés d’Air France, mesquins comme il n’est pas permis, râlent après ce minuscule privilège.

Pourtant, sur ce vol, l’aller-retour en première (on n’allait pas faire voyager le rossignol turinois avec le populo, tout de même !) ne coûte QUE 8395 euros, si vous consentez à n’emporter avec vous que trois bagages de 23 kilos chacun. Les belles robes, ça pèse son poids, savez-vous ? Il serait même du dernier radin d’exiger de la merveilleuse qu’elle paie les taxes de 500,84 euros liées à ce vol, et c’est Air France qui a banqué. Normal, a soupiré Fabius, autre fauché bien connu, puisque la loi du 3 avril 1955 accorde aux anciens chefs d’État ainsi qu’aux membres de leur famille ce type d’avantages en nature : « Les anciens chefs de l’État [peuvent] voyager gratuitement autant qu’ils le souhaitent sur Air France et avec la SNCF » depuis cette date.

Ouais, mais les chercheurs de poux dans la tête objectent que, justement, Air France n’est plus une entreprise d’État, mais une boîte privée ; et que le personnel d’Air France, quand il voyage sur sa propre compagnie en profitant des réductions, paye effectivement les taxes. Et alors ? C’est une manière de faire payer les riches qui relève presque d’un point de vue communiste.

Petite remarque en passant : Air France perd de l’argent, il lui manque 800 millions d’euros. Bof, nous n’en sommes plus à ça près. Quand on boit la tasse, une goutte de plus ou de moins...