Reste en taule, Sauvage !

Publié le par Yves-André Samère

Pourquoi, hier, les magistrats de Melun ont-ils décidé de maintenir cette malheureuse Jacqueline Sauvage en prison ? Rappelons qu’elle a été condamnée à dix ans de réclusion criminelle pour avoir expédié dans l’autre monde son mari qui la battait et la violait, elle et leurs filles.

La décision ridicule des juges a été motivée par cette remarque, que la condamnée se maintenait dans « une position victimaire » et avait omis de « s’interroger sur son acte », parce qu’elle bénéficie de « soutiens [...] et de la médiatisation des faits ». Autrement dit, ce n’est pas le crime qu’on punit, mais le fait d’être soutenue par l’opinion publique, ce qui est en soi scandaleux, bien sûr, et de persister à se croire victime. Alors que, vous imaginez bien, la vraie victime, c’est le mari. Faudrait peut-être lui donner la Légion d’Honneur à titre posthume. En somme, la condamnée n’en a pas assez bavé, il faut qu’elle ait un peu de rab.

La justice n’a pas changé, depuis Outreau. Les juges sont toujours des puits d’humanité et de compassion.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Par esprit de caste, ils n'ont pas voulu aller à l'encontre du premier refus. Qu'ils foutent en l'air la vie d'une femme qui déjà en a bien bavé ne les empêchera pas de dormir.<br /> Quant à l'argument du sentiment de culpabilité, j'ai déjà lu des jugements tordus, mais celui-là c'est le pompon. Le type qui obtient la conditionnelle à mi-peine alors qu'il a commis un braquage de banque, si vous croyez qu'il ressent un quelconque sentiment de culpabilité... il s'en veut seulement de s'être fait prendre. Et peut-être ne commettra-t-il plus ce genre de délit par peur de la prison.<br /> Les magistrats savent tous cela, alors ce refus c'est vraiment de la foutaise. D'autant que je vois mal cette pauvre femme récidiver, elle qui a subi les pires choses pendant 50 ans avant de passer à l'acte.
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Y
Rien à ajouter, c’est exactement ce que je pense. On a là une caste intouchable, très au-dessus des gens simples. Ces juges-là, dont on se demande en quoi ils se croient dignes de décider de la vie des autres, me rappellent “La tête des autres”, de Marcel Aymé, dont le premier acte est saignant.