Royaume-Uni : ultime pendaison
Didier Decoin a publié en mai 2013 chez l’éditeur Grasset un livre qui n’est pas un roman, mais le récit d’un fait authentique, La pendue de Londres. Ce gros livre de 336 pages raconte l’histoire de Ruth Ellis, exécutée à la prison de Holloway, à Londres, en 1955. Cette femme avait tué son amant de quatre balles, tirées à bout portant. Or, davantage que criminelle, elle était une victime, symbole de la sauvagerie du système répressif de la loi anglaise... et des brutalités de son amant. En somme, son exécution préfigurait cette autre sauvagerie qui scandalisa le monde civilisé lorsque Margaret Thatcher laissa mourir de faim les activistes irlandais (souvenez-vous de Bobby Sands, mort après avoir été élu député le 9 avril, et des NEUF autres activistes, tous morts comme lui !) en 1981.
Ruth Ellis, prostituée qui avait 29 ans et qui était mère de deux enfants, fut la dernière femme exécutée au Royaume-Uni, quatorze ans avant que la peine de mort fut abolie dans ce pays. Sa demande de grâce fut rejetée. Notez que la France resta à la traîne, puisque, chez nous, cette horreur antédiluvienne ne fut supprimée chez nous qu’en 1981, grâce à Robert Badinter, avocat et ministre de la Justice sous Mitterrand.
Le bourreau s’appelait Albert Pierrepoint, il était l’exécuteur en chef du Royaume-Uni, et il procéda à 435 exécutions, dont dix-sept femmes et deux cents criminels de guerre. Il avait la réputation d’être dur à la tâche, consciencieux et respectueux des autres, y compris de ceux qu’il envoyait dans l’autre monde. C’est lui que le pays envoya en Allemagne pour y exécuter des criminels nazis.
À l’issue de la pendaison de Ruth, il démissionna !