Les Darwin awards
Je parierais volontiers que vous n’avez jamais entendu parler des Darwin awards. Pas de panique, on va vous aider à deviner. Le mot award doit vous mettre sur la voie. Polyglottes comme tous les Français, vous savez que ce terme désigne un prix, une récompense, généralement décerné(e) une fois par an, souvent dans un domaine artistique ; par exemple, les Oscars du cinéma (je ne compte pas les Césars dans cette catégorie, car ils relèvent plutôt de la médecine, comme traitement de l’insomnie). Donc, les Darwin awards sont une sorte de distinction pour comportement exceptionnel. Quant à Darwin, nul n’ignore que ce scientifique a imaginé la théorie de l’évolution des espèces, qui n’est plus guère contredite que par des imébciles religieux – et pardonnez-moi ce pléonasme. Or Darwin stipule que l’évolution se fait principalement par l’élimination naturelle des individus non viables, et que ne survivent, et donc se reproduisent, que ceux qui sont assez robustes. Par exemple, si vous mettez sur un ring de boxe Élie Seymoun face à Schwarzenegger, le premier ira au tapis en moins de temps qu’il faut à Nabilla pour se souvenir que la bataille de Marignan a eu lieu en... Zut, je ne m’en souviens pas.
Donc, les Darwin awards distinguent, mais sans vraiment les récompenser, les individus qui se sont illustrés en n’encombrant pas cette vallée de larmes plus longtemps que nécessaire. C’est-à-dire que, sans l’avoir vraiment voulu, ils sont morts, et bêtement. Vous comprenez pourquoi je viens d’écrire « sans vraiment les récompenser ». À vrai dire, c’est la seule distinction qui, pour cette raison évidente, ne se passe jamais en public : les lauréats brilleraient par leur absence, qui justifie, euh... leur présence dans le palmarès.
Mais trève de laïus, car vous commencez à perdre patience. Je vous invite donc à consulter le site (français) des Darwin awards. Vous vous y marrerez, du moins je l’espère, et noterez cette particularité : tous les « gagnants » sont anonymes, non pour éviter les procès pour violation de la vie privée, mais parce que les nommer serait sans aucun intérêt. C’est d’ailleurs cela qui m’a empêché de puiser dans ce site l’inspiration qui m’eût permis d’alimenter ma section sur les morts comiques (voir les liens en bas et à droite de cette page, dans la rubrique Thèmes) : là, je n’ai retenu que des personnages célèbres. Néanmoins, il n’est pas dit que, sous réserve de compléter mes informations et de vérifier leur exactitude, je ne m’inspire pas de leur section Insolite, puisque là, les célébrités du passé abondent. Notez que j’ai déjà raconté les morts stupides de Lully et de Tycho-Brahé, sans connaître l’existence de ce site, découvert seulement avant-hier. Et les auteurs du site n’ont pas pensé à Isadora Duncan, danseuse célèbre, morte à Nice en 1927 : roulant en décapotable sur la Promenade des Anglais, elle avait gardé sa longue écharpe, qui s’est prise dans le moyeu arrière-gauche de la voiture que conduisait un charmant jeune homme. Elle est morte sur le coup (et par le cou, puisque étranglée). Détails ICI.