« Le média digital »

Publié le par Yves-André Samère

Peut-on être énarque, homme d’affaires milliardaire, présider la Fondation Culture et Diversité, et parler le français comme une vache espagnole ? J’affirme avec force que oui !

Ce matin, Marc Ladreit de Lacharrière venait vendre ses salades sur France Inter, à huit heures moins dix. Et il proféré une demi-douzaine de fois l’expression « Le média digital ». On ne peut faire mieux. Décortiquons la double ineptie.

Le mot media est latin, il s’écrit sans accent, mais on peut éventuellement lui coller un accent aigu pour le franciser, je ne descendrais pas dans la rue avec une pancarte pour protester contre ça. Ce qui est certain, c’est que ce mot est un pluriel, celui de medium, qui désigne soit un intermédiaire, soit une moyenne, soit le milieu de quelque chose. Un PLURIEL ! Donc dire « un média », c’est aussi ridicule que de dire « un Touareg », « un taliban » ou « un journaux ». Passons.

 L’adjectif digital est un anglicisme s’il ne se rapporte pas au mot doigt, comme dans empreinte digitale. Ce mot anglais vient du nom digit, qui signifie chiffre. En français, nous n’avons pas d’autres choix que de le traduire par numérique. Ainsi, beaucoup d’expressions tenant à l’informatique doivent employer numérique, et jamais digital.

Mais l’exploit de M. Ladreit de Lacharrière est acrobatique : faire, en deux mots, deux fautes, l’une de latin et l’autre d’anglais, c’est inédit. On devrait admettre ce monsieur au Panthéon des cancres. Il y faudrait un monument immense, mais la France a de l’argent en rab, actuellement.

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