Déboulonnons : Giscard (3)
Hier, à propos de Giscard et de ses petites et grosses saloperies, j’ai dit que je parlerai de Madame Claustre et de Raymond Depardon, le photographe-cinéaste. Et pour cela, rien de tel qu’une petite vidéo : je l’ai montée puis placée en ligne ICI. Il en existe deux autres LÀ et encore LÀ, sur le site de l’INA, plus courte et assez décevante.
Explication : en 1974, Valéry Giscard d’Estaing, candidat à l’élection présidentielle, avait autorisé le célèbre photographe Raymond Depardon à filmer sa campagne électorale. C’était le premier film de Depardon. Mais, une fois élu, il interdit à Depardon de faire projeter son film en salles. Le film, 1974, une partie de campagne, ne put sortir que... le 20 février 2002 ! Vingt-huit ans de purgatoire, presque rien... C’est Claudine Nougaret, la compagne de Depardon, qui commente cette histoire édifiante, laquelle confirme que, par deux fois, Giscard a fait jeter en prison un homme qui n’avait rien commis d’illégal : Depardon, pour être allé interviewer l’otage français le plus célèbre, l’ethnologue du CNRS Françoise Claustre, enlevée par les rebelles toubous qu’Hissène Habré commandait alors ; Roger Delpey ensuite, qui n’avait que le tort d’avoir publié un livre sur Giscard et Bokassa.
C’est beau, de remettre à l’honneur la lettre de cachet ! On vérifie ainsi que Giscard descendait bien de Louis XV, comme il le prétendait, et qu’il est tout à fait à sa place au Conseil Constitutionnel, qui juge si les actes des princes qui nous gouvernent sont conformes ou pas à la Constitution. Et du coup, on se trouve de la sympathie pour Chirac, qui le détestait.
Je parlerai d’Hissène Habré une autre fois, mais ce sera sans vidéo. Pas tous les jours fête.
Soit dit en passant, hier, « Le Canard enchaîné » a publié en page 8 un assez bon article sur Habré, mais même la plus puissante des loupes ne m’a pas permis d’y trouver les noms de Giscard et de Mitterrand. Ils perdent la mémoire, au « Canard » ?