Le bac en petites étapes

Publié le par Yves-André Samère

Le merveilleux ministre de l’Éducation nationale que la Providence nous a donné, Najat Vallaud-Belkacem, a trouvé un bon moyen de soigner sa popularité auprès des élèves, et plus précisément auprès des cancres. Elle a fait rédiger et a cautionné un décret que, malheureusement, presque personne n’a lu, et qui est paru le 27 octobre au « Journal officiel » – intéressante publication qu’on devrait lire plus souvent. Ce décret n° 2015-1351 précise en effet une décision qui va ravir tous les futurs recalés au bac.

En effet, si vous avez été collé, vous pourrez choisir de conserver vos notes supérieures ou égales à la moyenne, et cela, pendant la bagatelle de... cinq ans. Donc vous pourrez prendre votre temps pour décrocher ce mirifique diplôme. Mieux encore, vous aurez le droit de conserver votre place dans votre établissement d’origine. Les nouveaux se pousseront un peu, c’est tout ; mais ils ne tiennent peut-être pas à leur place réservée près du radiateur.

Cette merveille de décret s’appliquera dès la rentrée de 2016, et concernera tous les élèves, qu’ils soient de l’enseignement public ou de l’enseignement privé sous contrat. Cette disposition s’appliquera aussi au CAP ou au BTS. Encore mieux : si vous êtes recalé, vous ne serez pas obligé de suivre, l’année suivante, les cours dans lesquels vous aurez eu la moyenne, ce qui vous permettra de passer davantage de temps sur YouTube pour suivre les exploits de Norman et de Cyprien. Et vous ferez vos études par petites étapes.

Naturellement, comme on a de bons communicants au ministère, on a trouvé une justification pour ce privilège exorbitant : en théorie, il sert à éviter que les collés au bac renoncent à étudier. Mais c’est trop timide, à mon avis. On aurait dû mieux récompenser l’obstination, et donner carrément le bac dès le troisième échec, bonnes notes ou pas.

Publié dans Absurdités

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

T
Étonnez-vous après cela que pour les études supérieures, beaucoup d'établissements, même universitaires, n'aient plus aucun scrupule à sélectionner sur dossier ou concours — "Comment? C'est déjà le cas…?"
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Y
Et lorsqu’on est admis en faculté, on est condamné à suivre les cours, assis sur les marches de l’escalier, faute de places assises. Ça encourage énormément.
D
On va doucement mais sûrement vers un certificat de fin d'études : ce serait plus simple, tout le monde l'aurait. Cela voudrait dire que vous avez assisté aux cours jusqu'au bout... avec une tolérance de 20% d'absence, tant qu'à faire.
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Y
Notre société progresse à grands pas, quel bonheur !