Taxi-2
Le taxi qui m’a conduit à la maison de convalescence appartenant à ma mutuelle ne semblait pas beaucoup plus avenant que le mufle qui m’avait ramené chez moi depuis l’hôpital, il y a huit jours. S’étant pointé avec trois quarts d’heure d’avance, avant que j’aie fini de rassembler mes affaires, il s’est contenté de les ranger dans le coffre de sa voiture, et ne m’a guère adressé la parole. Serait-ce une caractéristique des taxis parisiens ?
Lui est une sorte de fou du volant, conduisant dans Paris à toute allure, tout en conversant via son téléphone mobile avec des collègues, pour ne parler que d’argent. Pour comble, et afin de ne pas perdre de vue son gadget diabolique, il l’a suspendu au dessus du volant, contre le pare-brise – ce qui doit être très pratique pour éviter de voir la circulation –, et il consulte tous les messages qui lui arrivent, en conduisant. Par chance, il s’abstient d’y répondre par SMS...
Le type semble connaître le trajet, car il n’hésite pas à l’arrivée, se gare directement devant l’accueil du refuge, y donne les renseignements me concernant, et me conduit ensuite à l’entrée du bâtiment où ma chambre a été réservée, la 605, au rez-de-chaussée. Il a néanmoins pris la peine de porter une partie de mes affaires.
J’ai jeté un coup d’œil au compteur du taxi : la course, coûtant un peu plus de 70 euros, sera réglée par ma mutuelle, ainsi que la totalité des frais de mon séjour.