UN espèce de faute de français
Comme cet après-midi à Paris aura lieu la traditionnelle Gaypride annuelle, France Inter avait invité ce matin Jean-Luc Romero, conseiller régional et homosexuel militant. La Gaypride, depuis quelques années, a été rebaptisée « Marche des fiertés », et j’en profite pour dire que je comprends mal pourquoi on devrait être FIER d’être ceci ou cela. Si vous avez choisi un état et que vous y réussissez, vous avez des raisons d’être fier, mais qui a « choisi » d’être homosexuel ?
Romero, je ne le connais pas, sinon de réputation, même si je trouve assez souples ses convictions politiques (il est passé de l’UMP au PS), mais la radio nationale aurait pu inviter quelqu’un qui connaît le français. Or il a réussi à placer dans sa péroraison deux fautes de français particulièrement évitables et répandues : l’expression « UN espèce de », qui traîne partout, et, plus loin, après avoir parlé de PERSONNES, il a remplacé ce nom par le pronom ILS, envahissante bévue qui me donne de l’urticaire. Qui fera comprendre à ces zozos qu’espèce et personne sont des noms du genre féminin ?
En conséquence, j’appelle Alain Rey à mon secours : puisque le patron du dictionnaire Robert s’est spécialisé dans le martelage de la thèse la-langue-doit-évoluer, qu’attend-il pour décréter une fois pour toutes que ces noms, devenus eux aussi transgenre, ont transité vers le masculin ? Cette fois, tout le monde parlera correctement le Robert sans peine, et nos oreilles connaîtront la paix.