Boulettes papales

Publié le par Yves-André Samère

Le pape actuel avait démarré dans le bizness apostolique avec une assez bonne réputation, puisqu’il passait pour un humaniste estampillé. Il est vrai que, comparé à tous ses prédécesseurs (sauf Jean XXIII, qui a tenu toutes ses promesses et a bien œuvré pour le populo), tous aussi réacs les uns que les autres – par exemple Jean-Paul II, qui a fabriqué des « saints » à la pelle en les choisisant exclusivement à droite, très à droite –, le cher François Ier n’avait pas de mal à passer pour un type bien.

Patatras, il vient de commettre successivement trois boulettes majeures, qui devraient normalement faire fuir sa clientèle.

La première boulette a consisté à ne pas flanquer à la poubelle de dossier de canonisation d’Anjezë Gonxhe Bojaxhiu, dite « mère Teresa », abominable femme sans cœur qui ne soignait pas les malades et recevait de l’argent volé aux pauvres, argent qu’elle a refusé de restituer aux victimes. Je rappelle que le voleur s’appelait Charles H. Keating, qui avait volé leurs économies, soit 252 millions de dollars, à dix-sept mille pauvres qui cotisaient à la Caisse d’Épargne gérée par lui. Il avait refilé un million à la future « sainte ». Le pape aurait bien dû se plonger dans les documents prouvant les faits, au lieu de valider le projet de JP2, qui était très pote avec la mégère.

La deuxième boulette a été de préparer en urgence la béatification de ce malheureux curé qui a été égorgé en pleine messe par un terroriste, au cours de l’été. Ça, c’est de la pression médiatique, donc un coup de pub qui profite de la température des masses. Je n’ai rien contre ce prêtre, mais si les catholiques croient à la vie éternelle (il doit bien y en avoir quelques-uns), ils devraient se satisfaire que cet homme soit à présent assis à la droite de Dieu. Tout ce qui vient ensuite est un pourboire.

La troisième boulette, toute récente, a été de répercuter sans avoir rien vérifié cette ineptie, prétendue française, selon laquelle les écoles de la République enseignaient aux jeunes enfants la « théorie du genre », popularisée par des excités d’extrême droite, qui affirme que les sexes n’existent pas et qu’il importe donc d’en changer aussi vite et aussi souvent qu’on le peut. On imagine mal une billevesée aussi bête, mais, dans la bouche d’un pape qui se dit capable de conduire la vie de centaines de millions d’individus croyants, ça la fiche mal.

Partout ailleurs, les tenants des autres religions se marrent, et ils ont bien raison : ils vont recruter de nouveaux pigeons déçus par leur chef spirituel, et à profusion. Un triomphe.

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