Du cholestérol sur Arte

Publié le par Yves-André Samère

J’ai suivi hier soir l’émission d’Arte sur le cholestérol, que je vous avais conseillé de regarder. Et j’ai noté deux détails intéressants, mais extérieurs à ce documentaire très militant.

Premier détail, on a rappelé le motif du renvoi de Martin Winckler, un écrivain estimable qui était chroniqueur dans la matinale de France Inter, entre septembre 2002 et juillet 2003. Son émission s’intitulait Odyssée, et il y parlait de ses deux passions, la médecine (il est médecin) et les séries télévisées, sur lesquelles il a publié un très bon livre d’analyses, que j’ai lu. Or il avait son franc-parler, qui ne plaisait pas à tout le monde, et notamment aux laboratoires pharmaceutiques, qui se sont plaint à la direction de France Inter, alors occupée par Jean-Luc Hees. Et, soucieux de ne pas déplaire aux lobbys du secteur, Hees avait renvoyé son chroniqueur, argüant d’un motif ridicule : prenant prétexte que Winckler répondait souvent aux questions que lui envoyaient les auditeurs, il avait prétexté que France Inter « devait être une radio de l’offre, pas de la demande ». Ce charabia technocratique signifiait que le chroniqueur devait trouver lui-même les sujets de ses chroniques, et pas s’inspirer des souhaits de ceux qui l’écoutaient. Comme s’il n’existait pas sur cette radio une foultitude d’émissions où l’on répondait aux questions des auditeurs, posées par téléphone ! Déjà, Hees coupait des têtes...

L’autre détail concerne l’article que Sorj Chalandon a publié dans « Le Canard enchaîné » la semaine dernière. Ayant visionné l’émission par anticipation, Chalandon en a fait un compte-rendu très peu inspiré par ce qu’il avait vu, et qui ménageait la chèvre et le chou de façon assez surprenante. Car enfin, les propos du docteur Michel de Lorgeril étaient sans ambiguïté, ils montraient, arguments documentés à l’appui, que l’obsession de réduire le taux de cholestérol par l’ingestion de statines se trompait de cible, et que le cholestérol, ingrédient indispensable à l’existence, n’était pas la cause des maladies cardiovasculaires, surtout provoquées par un mode de vie inadéquat. En outre, ces médicaments, qui ont fait la fortune des laboratoires, provoquent des effets secondaires redoutables, parmi lesquels l’apparition d’un diabète, voire de la maladie d’Alzheimer. De quoi faire réfléchir, et Chalandon n’a pas été sensible à cet aspect essentiel de la question. D’habitude, cet honorable journaliste est moins distrait.

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