Frédéric Beigbeder est-il asiatique ?
Il y a deux frères Beigbeder, Charles et Frédéric. Le premier, fils de famille friqué, n’est qu’un politicard proche de Sarkozy, et n’est pas du tout intéressant. Le second est beaucoup plus marrant : il est écrivain, a de l’esprit et de la fantaisie, et on ne peut guère lui reprocher d’avoir dans sa jeunesse admis Jean-François Copé dans sa bande de pochards drogués et partouzards (oui, le Copé qui s’échine à dénigrer les bobos des beaux quartiers de Paris, dont il n’a bien sûr jamais fait partie), et de vouloir réaliser des films, occupation qui lui va comme un tablier à une vache, mais il finira bien par s’en rendre compte et laissera tomber cette activité. Lui, je ne l’ai croisé qu’une fois, dans un studio de France Inter, où il était venu faire le critique littéraire dans une émission pilotée par un requin avide et dénué de goût, émission dont la section littéraire est assurée par des pitres, et où seule surnage Patricia Martin, qui a de la culture, de la modestie, de l’honnêteté intellectuelle et... une jolie voix.
Depuis la rentrée de fin août, Frédéric Beigbeder assure une chronique aussi hebdomadaire qu’humoristique, le jeudi, juste avant neuf heures, et celle de ce matin m’incite à penser qu’il doit voir beaucoup de films asiatiques. En effet, certains ciénastes asiatique (pas tous, Kar-Wai Wong est sinistre) savent dire des horreurs sur un ton suave qui fait le régal des connaisseurs. Et donc, ce matin, Beigeder raconte une aventure qu’il aurait vécue dans le Bois de Boulogne avec une dame (?), laquelle l’aurait expédié au septième ciel, avant de lui retourner la politesse et de lui présenter ensuite une modeste facture de cent euros. Dit par tout autre, par exemple Bigard, ce sketch eût été pénible et graveleux. Beigbeder, lui, n’a pas eu un mot plus haut que l’autre, et nous a fait sourire d’un bout à l’autre – si j’ose dire, et comme nous séduisent les Asiatiques dont je parlais plus haut. Écoutez-le plutôt, c’est ICI. Et régalez-vous, malgré une petite coupure du son, pendant deux secondes, à 1:19.