Je joue dans un film gore
Amusante aventure, hier soir. Histoire de voir où en était l’évolution du cancer dont on m’a opéré il y a neuf mois, je suis allé à l’Hôtel-Dieu passer une IRM. Et, pour ce type d’examen, on vous injecte au préalable (« au prélavable », dirait Béru) un produit destiné à assombrir les organes visités par le bidule. Donc, vous trimballez au bras un cathéter, c’est-à-dire une aiguille reliée à une seringue, que vous gardez durant les vingt minutes de l’examen. Naturellement, à la fin, on vous l’enlève et on place un petit pansement sur l’orifice percé. Puis on vous envoie vous rhabiller (j’avais un très joli pyjama vert).
Or, durant mon rhabillage, je me suis aperçu que du sang coulait abondamment de mon bras, et, en un rien de temps, j’avais repeint en rouge la cabine où je me rhabillais. Je me suis demandé si je ne devais pas crier, comme Norman Bates dans Psychose quand il découvre le corps de la fille qu’il croit poignardée par sa mère (en fait, c’est lui qui l’a tuée, parce qu’il se prend pour sa mère, laquelle surine toutes les filles qui approchent son fiston, histoire de protéger sa vertu, mais lui n’en garde aucun souvenir) : « Mère ! Du sang, mon Dieu, du sang ! ».
J’ai préféré appeler les deux filles qui s’étaient occupées de moi, un médecin et une infirmière. La première a nettoyé le sol, et la seconde m’a posé un autre pansement plus étanche, en me recommandant d’appuyer dessus pendant quelques minutes. Puis je suis rentré chez moi.
Mais qui a dit qu’on s’ennuyait, dans les hôpitaux ? On a même droit à des séquences de gore.