Comment secourir Fillon ?
Au lieu de multiplier les injures (« boules puantes », « calomnies abjectes ») et les menaces de poursuivre en justice quiconque parlerait d’un emploi fictif de sa femme, Fillon aurait un moyen bien simple d’interrompre le raz de marée : produire des témoins fiables – pas des amis politiques – du travail de sa conjointe, et des traces écrites de ce qui a justifié des années d’un salaire astronomique. Sur ce dernier point, Penelope Fillon aurait écrit... deux notes pour « La revue des deux mondes », petit journal qui n’a rien du « New York Times » ou de « Libération », mais n’emploie que... deux personnes, son directeur Michel Crépu et une secrétaire. Pas vraiment une ruche bourdonnante ! Si cette dame y avait travaillé vingt mois, on aurait dû l’y voir, et il resterait des copies de ses écrits... Or le patron lui-même se dit « sidéré » de ne jamais l’y avoir croisée. Soit dit en passant, ce directeur attentif ne signait donc pas les chèques de fin de mois, cinq mille euros, de son employée modèle ?
Il faut rappeler que Fillon en personne n’est pas blanc-bleu : lorsqu’il était Premier ministre, pour se rendre chaque semaine dans son château sarthois, il prenait l’avion – à nos frais –, alors qu’une heure de TGV aurait suffi à faire le même parcours. Là encore, de l’argent public dépensé en vain. Il n’est pas reluisant, notre futur président.
Mais tout ce que je pourrais écrire ne vaudra jamais la chronique de François Morel ce matin : avec sa manière particulière d’exécuter ses cibles en feignant de faire leur éloge, il a tout dit. Ne ratez pas cette pièce d’anthologie !