Obama : 1 - Hollande : 1 - De Gaulle : 0
J’ai appris hier soir, assez tard, qu’Obama avait gracié Chelsea Manning – anciennnement prénommée Bradley. Cet ex-militaire, ayant livré à Wikileaks des centaines de milliers de documents prouvant la conduite indigne des soldats de son pays en guerre à l’étranger, a été jugée comme traître, d’où une condamnation à... trente-cinq ans de prison ! À ce jour, elle en a fait sept, mais Obama a décidé de la faire libérer en mai, ce qui doit beaucoup plaire à son taré de successeur, lequel n’y pourra rien changer. Le président actuel, et qui cessera de l’être après-demain, justifie enfin son Prix Nobel de la Paix. Bravo, mais on a failli attendre !
Obama n’a fait que suivre l’exemple de François Hollande, lequel, n’en ayant plus rien à faire, a gracié Jacqueline Sauvage, envoyant ainsi une baffe majuscule aux juges qui se sont obstinés à la conserver au trou, et à justifier leur affichage au célèbre « mur des cons ». Bravo à lui aussi. Dans sa tombe, Christian Ranucci, mort trop tôt, doit bien rigoler.
Or on n’empêchera personne de faire observer que De Gaulle n’a pas eu cette classe. Lui a bel et bien fait exécuter Jean Bastien-Thiry, qui avait monté contre lui l’attentat du Petit-Clamart, en 1962, et qui, n’ayant pas réussi, n’a donc tué personne. Il l’a froidement fait fusiller le 11 mars de l’année suivante. De Gaulle tenait certainement beaucoup à se conduire comme le Bonaparte qui a fait fusiller le duc d’Enghien pour un attentat que celui-ci n’avait PAS commis. Quel magnanimité, chez ce grand homme que voulait être De Gaulle ! Et comme on comprend que Manuel Valls, giflé hier par un jeune homme un peu excité, tienne tant à maintenir sa plainte contre le gars qui, somme toute, ne lui a rien fait.
(Il est vrai que Valls, qui n’est pas président et ne le sera sans doute jamais, n’a aucune raison de se comporter en chef d’État comme Hollande, qui ne l’a pas soutenu dans sa campagne électorale actuelle, et a préféré aller au théâtre applaudir Drucker le soir où son ex-Premer ministre tentait de se faire admettre comme candidat à l’élection primaire de la gauche).