Quand mes plaquettes freinent toutes seules
(Freins, plaquettes : humour !)
Aujourd’hui, j’ai passé cinq heures à l’Hôpital Saint-Louis. Un bel établissement, bien rénové, moderne, et plus proche désormais de Pompidou que de Cochin ou l’Hôtel Dieu. Un plaisir d’être malade.
Je n’ai guère attendu, ce qui est assez inédit dans un hôpital parisien. On m’a très vite prélevé une importante quantité de sang, qu’on a ensuite assaisonnée avec un produit radioactif destiné à servir de marqueur (il n’y avait plus de ketchup ni de sel de céleri). Puis, la chose faite, on m’en a réinjecté une partie dans les veines, et on a laissé mûrir un peu. Cela fait, on a mesuré à l’ordinateur le taux de radioactivité émanant de mon cœur, de mon foie et de ma rate. Puis on a recommencé ces deux dernières opérations après un délai d’une heure.
Même processus chaque prochain jour de la semaine, écourté du fait que la quantité de sang prélevée au début, et gardée en réserve, suffit.
Le but de cette cérémonie est de chercher à savoir pourquoi, depuis mon opération d’un cancer du foie il y a presque un an, mon taux de plaquettes s’est effondré au tiers du minimum habituel chez les gens normaux. À ceux qui n’étaient pas là, je rappelle que les plaquettes du sang, produite par le foie, la rate et la moelle osseuse, servent à le coaguler. Sans ces bidules microscopiques, impossible de remonter sur un billard, le premier coup de bistouri rappellerait le passage de la Mer Rouge. Or une opération était programmée, afin que je ne m’ennuie pas trop. Donc elle est remise aux calendes grecques.
Vous voyez que je sais m’amuser.