Vous détestez la pub ? Vous en aurez !
Naïvement, voire bêtement – ce qui ne vous étonnera pas de ma part –, je croyais que certaines publicités étaient interdites, aussi bien dans les radio-télés que par voie d’affichage : pour l’alcool et le tabac (il faut aller en Afrique ou en Asie, où RIEN n’est interdit, pour voir jusqu’où peut aller l’impudence des vendeurs de produits mortifères), pour les livres, pour les films et... pour les professions médicales !
Or le grand coup de barre à droite qui a commencé chez nous, notamment sur Radio France avec Mathieu Gallet qui a transformé la maison qu’il pédège en caverne de voleurs, ce coup de barre se fait de plus en plus sentir. On a pu entendre ce matin sur France Inter une publicité pour 2084, le roman de Boualem Sansal paru en août 2015 – je l’ai reçu très vite, et rarement un livre m’a autant ennuyé –, pub qui disait ceci : « 2084 ? Ne lisez pas ce livre ! », ce qui m’a rappelé la publicité du premier film très raté de Laurent Baffie Les clés de voiture, ainsi conçue : « N’y allez pas, c’est une merde ». Mais les publicités pour les films, insidieuses (les « films Inter », invariablement mauvais) ou carrément affichées, sont quasiment quotidiennes. Nous a-t-on assez bassinés avec La La land, le film qu’il fallait voir, paraît-il (comme lorsque Jérôme Garcin, dans son émission Le masque et la plume et à propos du film de Kechiche La graine et le mulet, avait osé dire « Nous vous ORDONNONS d’aller voir ce film », qui n’était rien de plus qu’un misérable navet interminable sur le... couscous !).
Et puis, depuis quelques jours, sur la vitrine de la pharmacie que je fréquente, à l’angle des rues Rambuteau et Saint-Martin, on peut admirer une énorme affiche représentant la photo d’une pharmacienne, qui est nommée et qui donne ses horaires sur place. Sans oublier Votre santé sans risque, le livre que publie en ce moment l’envahissant docteur Frédéric Saldmann, ce type qui nous conseillait fortement de ne manger aucun autre chocolat que le chocolat noir, lequel a un goût infect.
Je suis impatient de voir l’équivalent chez les belles de nuit de la rue Blondel, j’aimerais voir à quoi ressemble la Grosse Lulu sur une affiche.