« Chocolat », un film en noir et blanc

Publié le par Yves-André Samère

L’information est relativement récente, puisqu’elle concerne la « fête » de Pâques, et l’obsession du chocolat à cette époque de l’année. Il a en effet été découvert, par de petits curieux dans mon genre, que la TVA sur le chocolat est différente, selon qu’il s’agit de chocolat noir ou de chocolat dit « blanc ».

Si, contrairement à votre (très humble) serviteur, qui en a horreur, vous préférez le chocolat noir, vous ne paierez que 5,5 % de TVA. Si vous êtes davantage gourmand, et préférez le chocolat blanc, vous paierez 20 % de TVA.

Ne me demandez pas pourquoi ce racisme anti-blanc, posez plutôt la question à la Pucelle du Front National, elle doit savoir, puisqu’elle connaît la différence entre blanc et noir et en fait le principal sujet de ses discours publics. Mais l’État, qui veille sur notre santé, s’est laissé persuader par d’habiles propagandistes, pas du tout préoccupés par les intérêts particuliers des industriels du chocolat (lesquels aspirent à lancer une mode qui fait déjà fureur chez les bobos), que le chocolat noir est « bon pour la santé », alors que son rival est nocif. Et il a fait rédiger un article du Code général des impôts, afin de frapper au portefeuille – notre organe le plus sensible – les amateurs de chocolat au lait, le pire de tous nous serine-t-on. Cet article est le 278-0 bis, et relève, selon le jargon technocratique, de la « fiscalité comportementale ». Je parie que vous ne saviez pas que ça existait.

Petite consolation : les produits les plus nocifs, c’est-à-dire les bonbons chocolatés (ceux qui pèsent moins de 20 grammes et mesurent moins de 5 centimètres), restent soumis au taux réduit, 5,5 %. D’où cette astuce que je n’ose vous recommander : si vous achetez une tablette de chocolat, priez le confiseur de la casser et de vous vendre des morceaux de la taille réduite et prévue par le Code des impôts. Sûr et certain qu’il sera ravi. Moi, je serais confiseur, je me hâterais de créer une gamme de produits correspondant au standard légal : c’est bon pour le bizness, ça, coco !

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