Danielle Darrieux, actrice

Publié le par Yves-André Samère

Nous sommes le 30 avril 2017, et demain, lundi 1er mai, Danielle Darrieux aura cent ans. Elle est née à Bordeaux, mais a grandi à Paris, et n’avait que quatorze ans lorsqu’elle a décroché un rôle de second plan dans Le bal, film de Wilhelm Thiele, en 1931. Ce qui lui valut un contrat de cinq ans. En 1934, elle tourne neuf films, et, en 1936, sous la direction d’Anatole Litvak, elle est Marie Vetsera dans Mayerling, avec Charles Boyer.

En 1938, Hollywood l’appelle, mais elle n’y fait qu’un seul film, The rage of Paris, avec Douglas Fairbanks junior, puis revient en France, où elle reste pendant toute la durée de l’Occupation et y devient une actrice de premier plan. Évidemment, avec 141 films et téléfilms à son actif, il est impossible d’entrer dans les détails, mais elle a connu les plus grands réalisateurs, et en a épousé au moins un, Henri Decoin, en 1935, qui l’a fait tourner dans La vérité sur Bébé Donge avec Jean Gabin (de ce Decoin, qui avait fait partie de l’équipe française aux Jeux Olympiques en 1912, elle a divorcé six ans plus tard). Parmi les autres réalisateurs célèbres, on relève Max Ophüls pour Madame de, Le plaisir et La ronde, Jacques Demy pour Les demoiselles de Rochefort et Une chambre en ville, Claude Autant-Lara pour Occupe-toi d’Amélie et Rouge et noir, Sacha Guitry pour Napoléon, Robert Rossen pour Alexandre le Grand (où elle était la mère de Richard Burton, qui avait vingt-cinq ans de moins qu’elle), Julien Duvivier pour Marie-Octobre, François Ozon pour Huit femmes. Elle a aussi, surtout vers la fin de sa carrière, fait beaucoup de télévision, et elle y est parue de temps en temps dans la série « Au théâtre ce soir ». Il faut noter que, si elle a joué au théâtre une quarantaine de fois, elle n’aimait guère cela, estimant que la scène prend davantage de temps sur la vie d’un acteur qu’un jour entier dans un studio de cinéma, et qu’en scène, on est comme en prison – quoique « une charmante prison », disait-elle. En cela, elle a eu une intuition prémonitoire, car, en 2008, alors qu’elle devait jouer La maison du lac avec Jean Piat comme partenaire, elle fit une chute et se cassa la jambe. Il fallut annuler ! Mais elle avait tout de même joué (et chanté) à Broadway en 1970, dans une comédie musicale racontant la vie de Coco Chanel. Il faut en effet rappeler qu’elle a été une des très rares actrices françaises capable de chanter, et fort bien, puisque, dans Les demoiselles de Rochefort, elle est la seule à ne pas avoir été doublée pour le chant, tous les autres acteurs ayant eu une doublure (notamment ce pauvre Michel Piccoli, ridiculement doublé par une voix de petit jeune homme !). Elle a d’ailleurs joué cinq fois la mère de Catherine Deneuve au cinéma.

Decoin n’a pas été son seul mari, puisqu’elle en a eu deux autres, le plus connu et le plus scandaleux étant Porfirio Rubirosa, diplomate, playboy et un peu aventurier, épousé en 1942 et dont elle divorça cinq ans plus tard, sans doute lassée par ses infidélités. Cet épisode mis à part, Danielle Darrieux n’a guère fait parler d’elle qu’en raison de son talent et de sa beauté, restée intacte, puisque la voici en 2008, à 91 ans, l’année de sa dernière tentative au théâtre.

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