Deux Tati(s) pour le prix d’un seul
Tati est doublement dans l’actualité, aujourd’hui.
D’abord, les magasins Tati. Ils sont 129 en France, et ont été créés en 1948, d’abord Boulevard Rochechouart, à Paris. Ce premier magasin existe toujours, et deux autres l’ont rejoint dans la capitale, l’un près de la République, où je vais de temps en temps, et l’autre Boulevard Diderot. Leur vocation est de vendre des produits à bon marché mais de basse qualité, ce qui n’est pas illogique : qui a envie de garder les mêmes chaussettes durant une éternité ? Tati a fait sa publicité, essentiellement sur la vente des vêtements, mais, par un curieux hasard, le magasin que je fréquente de temps en temps, celui de la République, ne vend pas le moindre vêtement, ce que Fillon doit beaucoup regretter ; plutôt de la literie et des ustensiles de cuisine. Quoi qu’il en soit, Tati va disparaître sous sa forme actuelle, car il a été racheté en 2004 par Vetura, filiale à 50 % du groupe Éram, pour dix millions d’euros payables comptant. De sorte que les clients peu fortunés pourront fredonner « Ton Tati t’a quitté ».
Et puis, il y a l’autre Tati, le réalisateur de génie Jacques Tati. Justement, aujourd’hui, on célèbre les soixante-dix ans de son premier film comme metteur en scène, Jour de fête. À vrai dire, de ses sept films de long métrage (il a fait deux courts métrages, dont un qui était le brouillon de Jour de fête), ce n’est pas celui que je préfère, et je revois plutôt avec plaisir Les vacances de Monsieur Hulot ou Mon oncle. Je n’ai pas vu ses courts métrages, dont le dernier, sur une fête à Bastia, filmé par lui et sa fille Sophie, ne semble pas être sorti en France : on ne l’a vu qu’au Japon, au Portugal, et en Finlande sous forme de DVD !