Grave pénurie d’un produit indispensable

Publié le par Yves-André Samère

Nous avons appris, hier matin à la radio, qu’une tragique pénurie sévissait aux États-Unis : pays de la démocratie (elle a été inventée à Boston, chacun sait ça) et de la liberté (Edward Snowden et Chelsea Manning sont prêts à le confirmer sous serment), il va être à court de midazolam. Horreur ! Ce sédatif arrive à sa date de péremption, fin mai.

C’est que ce produit entre dans la composition du « cocktail » injecté aux condamnés à mort, par pure humanité bien sûr, puisqu’il s’agit de les endormir avant de les tuer (oui, après, c’est un peu difficile, techniquement). Or on sait combien les États-Uniens sont humains et compatissants. Mais les salopards, sans doute communistes, qui produisent en Europe ce produit du plus haut intérêt (et je me demande ce que le pape attend pour intervenir en sa faveur), avancent de pseudo-raisons humanitaires pour refuser de continuer sa production : on aurait constaté des cas de souffrance et d’étouffement pendant de longues minutes, au moment de l’agonie, et l’un des condamnés, Clayton Lockett, se serait débattu pendant quarante-trois minutes. « Comediante, tragediante ! », comme aurait naguère déclaré le pape Pie VII en parlant de Napoléon, qui avait feint de lui donner des marques de respect. De toutes façons, un vrai scandale !

Or, grosse difficulté, l’État de l’Arkansas garde en réserve, dans son « couloir de la mort », pas moins de sept condamnés, qui doivent être exécutés de toute urgence, entre le 17 et le 27 de ce mois. Alors que, d’une part, certains attendent (sans trop d’impatience, j’imagine) leur exécution depuis plusieurs dizaines d’années, et que, depuis douze ans, on n’avait exécuté personne dans cet État.

Vous avez trop lambiné, messieurs de la Justice, et ça vous retombe sur le nez. Il ne manque plus qu’une grève des bourreaux pour que la fête soit complète. D’ailleurs, c’est bien parti, puisque certains responsables de ce travail agréable et très sain se plaignent que « réaliser autant d’exécutions en si peu de temps impose un stress et un traumatisme extraordinaire et non nécessaire aux employés ». Vous n’allez tout de même pas stresser des employés honorables et consciencieux !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Oui, j'avais entendu cette horreur. Rien à dire, sinon que certains devraient prendre la place des condamnés.
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Y
Certains présidents, par exemple.