L’imagination dans les films français
Ce qui rend les films et téléfilms français assez faiblards, c’est qu’ils égrènent des péripéties prévisibles. Comparez avec les productions britanniques, par exemple Sherlock, Black mirror, The hour ou Downton Abbey : là, les scénaristes ont fait preuve d’imagination !
Tenez, hier soir, j’ai regardé les deux premiers épisodes d’Agathe Koltès, un feuilleton policier français diffusé sur France 3. Une bonne partie du récit se passe dans un commissariat de Vannes, et l’un des personnages principaux est le capitaine Fontaine (capitaine, cette lubie, copiée sur les États-Unis !). Or ledit capitaine refuse de donner son prénom à ses collègues, pour une raison qu’il cache aussi. Déjà, ça ne tient guère : dans toute entreprise, publique ou privée, l’identité complète de tous ceux qui y travaillent est connue et accessible à tous, et il n’y a guère que dans les services secrets qu’on attribue un pseudonyme à chacun, que du reste il ne choisit pas. Mais passons.
Dès que cette étrangeté a été dite dans le dialogue, au bout d’un quart d’heure, j’ai parié avec moi-même que le prénom tenu secret était Juste. Et peu avant la fin du deuxième épisode, le type avoue à sa collègue qu’il se prénomme Juste ! Gagné...
Ouarf ! « Juste Fontaine », comme le joueur de football de naguère (lui, c’était Just, et il vit toujours, il a 84 ans). Bref, j’étais tombé, euh... juste. Non que je sois plus intelligent que les autres, mais j’ai l’habitude du cinéma et de la télévision, et les trucs des scénaristes, dialoguistes et réalisateurs, je les connais. J’ai donc tendance à préférer les productions où l’on se creuse un peu la tête pour me surprendre, au lieu de me servir du réchauffé.
Un jour, je vous dirai pourquoi, entre deux séries télévisées qui ont été diffusées en même temps, Friends et Malcolm, qui remontent à dix ans et plus, j’ai une préférence pour la seconde, qui était totalement imprévisible. En revanche, Les visiteurs ou Dallas, quel ennui !