Les errements des ministres macroniens
Jean-Yves Le Drian et son patron François Hollande s’étaient gaillardement assis, en bons politiques français, sur la règle décidée par le premier, règle qui interdisait le cumul des mandats. Pour préciser la chose, Le Drian était ministre de la Défense ET restait président de la région Bretagne.
Il avait, à cause de cela, pris en grippe un journaliste de Quotidien, Hugo Clément, qui le suivait partout pour lui poser inlassablement la même question : comment vous arrangez-vous pour rester en équilibre dans cette position illégale ? C’est drôle, cette haine des politiques français envers les journalistes qui s’obstinent à leur poser des questions.
Puis Le Drian, socialiste, a choisi le camp d’en face, celui de Macron, et il est toujours ministre. Mais Macron a eu le mauvais goût de le vider du ministère de la Défense et de le nommer « ministre de l’Europe et des Affaires étrangères », curieuse étiquette qui sous-entend que l’Europe n’est pas à l’étranger. Le Drian en a été furieux, car il tenait à son précédent ministère, et les militaires eux-mêmes auraient voulu le conserver, mais il a dû se soumettre. Et surtout, abandonner son poste de président de Bretagne, le 2 juin, soit plus de deux semaines après sa nouvelle nomination : on devine que la pilule a été dure à gober. Mais Macron ne voulait pas conserver le résultat des promesses non tenues de son ex-patron.
Fera-t-il aussi bien, Macron, avec Richard Ferrand, ministre-sic de la Cohésion des territoires (mais pas de la cohésion des comportements), qui a vendu aux Mutuelles de Bretagne, qu’il présidait, un immeuble qu’il ne possédait pas, et l’a fait attribuer à sa maîtresse ? On se croirait revenu sous Pompidou et le gaullisme immobilier. Ces gens adorent le bon vieux temps.