Les lendemains de fête religieuse

Publié le par Yves-André Samère

C’était aujourd’hui le lundi de Pentecôte, qui fait pendant à cet autre bizarrerie, le lundi de Pâques. Mais, avant d’entrer dans le vif du sujet, je vous suggère une petite expérience : demandez autour de vous, de préférence chez des proches catholiques s’il vous en reste encore, ce qu’est vraiment la Pentecôte. À mon avis, personne ne sera capable de vous répondre autre chose que des histoires d’Esprit Saint sous la forme de langues de feu, qui descendent sur la tête des apôtres, lesquels, alors, se mettent à parler toutes les langues comme s’ils revenaient de la Tour de Babel avec un détour par l’assemblée générale des Nations Unies. J’ignore ce qu’avait bu (ou fumé) le type qui a inventé cette histoire, mais à mon avis, il devait être sérieusement atteint. Mais souvenez-vous alors que les Français croient dur comme fer que la Toussaint (1er novembre), c’est la même chose que la Fête des Morts (2 novembre), donc ne vous étonnez pas, c’est dans la ligne du cartésianisme dont nous sommes si fiers.

Mais revenons aux lundis de Pâques et de Pentecôte. Je ne sais combien de Français croient aussi que ce sont des fêtes religieuses chrétiennes. En réalité, pas du tout, et tout vient des syndicats. Il se trouve que les chers travailleurs râlaient du fait que deux jours fériés et chômés leur échappaient, parce que ces jours tombent toujours un dimanche. Ils ont donc fait du chambard, exigeant ce qu’ils estimaient être leur dû. Et comme nous avons toujours eu un gouvernement à poigne, nos gouvernants ont mis les pouces et inventé la notion de lendemain de fête religieuse, extravagance qui n’existe dans aucun pays autre que le nôtre. Mais, après tout, les Français ont bien inventé le beaujolais nouveau, qui est une piquette effroyable en quoi nous feignons de trouver un nectar.

Depuis, nos compatriotes, qui affectent d’ignorer ce tour de passe-passe, s’accrochent à leurs lundis de lendemain de fête, s’abstiennent soigneusement d’aller à l’église ce jour-là puisque le clergé n’a pas pris la peine d’officialiser l’invention, et se précipitent sur les routes, histoire de faire monter le taux de mortalité au volant. Une belle idée !

Cette absurdité a duré jusqu’à ce qu’un Premier ministre, pas plus bête que la moyenne et conscient de la sottise de cette situation, tente de récupérer un ou deux faux jours fériés et chômés, et de d’essayer une mesure de bon sens : on travaillerait ces jours-là, mais gratuitement, et l’argent économisé servirait aux œuvres sociales. Tollé, bien entendu, et ledit Premier ministre, qui n’avait pas compris que les Français et leurs syndicats ont une âme sociale, a été voué aux gémonies. La mesure, qu’on a tenté d’imposer, n’a jamais tenu la route, et les Français sont revenus à la case départ, sur le thème très anti-Guépard : ne changeons rien pour que tout reste comme avant.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Ayant subi une sérieuse éducation religieuse, cependant je n'ai jamais pu comprendre l'histoire de la Pentecôte, mais surtout ce que représente "le saint esprit". Le quatrième morceau du signe de croix.
Répondre
Y
Justement, personne ne sait, avant d’avoir pris une sérieuse dose de drogue. Même le vin de messe n’est pas assez fort.