EN ou DANS ?
Il y a quelques jours, j’ai commis une faute de français dans une notule sur la rue Dussoubs, en écrivant qu’on pouvait la parcourir en sens interdit et « en vélo ». Je me suis fait remonter les bretelles par un lecteur plus attentif que votre (très humble) serviteur, qui avait bien raison.
C’est que, en bon français, le mot EN a le sens de DANS. Et voulez-vous m’expliquer comment on peut entrer DANS un vélo ? On peut donc monter EN voiture, mais certainement pas rouler EN vélo. Oui, je sais, je fends les cheveux en quatre. Je sais aussi qu’Alain Rey ne manquerait pas de radoter que la langue doit évoluer. Mais qui peut encore prendre au sérieux le responsable du dictionnaire des cancres, le Robert, qui donne sa bénédiction à n’importe quelle tournure défectueuse, dès lors qu’un nombre suffisant d’ignares la commettent ? La grammaire et la syntaxe soumises à la règle de la majorité, de telle sorte que cette grande gueule de Rey se fait inviter dans toutes les radio-télés afin d’y pérorer et d’y pontifier, parce que la gent médiatique le prend encore au sérieux, mais c’est le vice rendant hommage à la vertu (supposée).
Ce cuistre, c’est le Hitler de la langue. Il ne sera pas satisfait avant que la France entière parle le langage des babouins, alors que, chez Molière, même les paysans parlaient un français correct. Par exemple dans Dom Juan : lisez le dialogue entre Charlotte et Pierrot.