EN ou DANS ?

Publié le par Yves-André Samère

Il y a quelques jours, j’ai commis une faute de français dans une notule sur la rue Dussoubs, en écrivant qu’on pouvait la parcourir en sens interdit et « en vélo ». Je me suis fait remonter les bretelles par un lecteur plus attentif que votre (très humble) serviteur, qui avait bien raison.

C’est que, en bon français, le mot EN a le sens de DANS. Et voulez-vous m’expliquer comment on peut entrer DANS un vélo ? On peut donc monter EN voiture, mais certainement pas rouler EN vélo. Oui, je sais, je fends les cheveux en quatre. Je sais aussi qu’Alain Rey ne manquerait pas de radoter que la langue doit évoluer. Mais qui peut encore prendre au sérieux le responsable du dictionnaire des cancres, le Robert, qui donne sa bénédiction à n’importe quelle tournure défectueuse, dès lors qu’un nombre suffisant d’ignares la commettent ? La grammaire et la syntaxe soumises à la règle de la majorité, de telle sorte que cette grande gueule de Rey se fait inviter dans toutes les radio-télés afin d’y pérorer et d’y pontifier, parce que la gent médiatique le prend encore au sérieux, mais c’est le vice rendant hommage à la vertu (supposée).

Ce cuistre, c’est le Hitler de la langue. Il ne sera pas satisfait avant que la France entière parle le langage des babouins, alors que, chez Molière, même les paysans parlaient un français correct. Par exemple dans Dom Juan : lisez le dialogue entre Charlotte et Pierrot.

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D
Oh, il faut prendre le Robert pour ce qu'il est, ou plutôt n'est pas. Il n'est pas un dictionnaire normatif, il est juste un lexique. Rien d'autre que la définition des mots qui passent et trépassent. Il n'est en rien la bible du vocabulaire.<br /> Après, que le vocabulaire ne soit pas figé, au vu de la transformation des métiers, des coutumes, des habitudes, pourquoi pas ? Cependant il faut ajouter un paramètre qui fait tout : le temps. N'admettre que des mots qui ont passé au moins une génération, c'est-à-dire qui se sont installés durablement.<br /> Hélas, à une époque où tout doit aller très vite...
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Y
Je n’ai jamais demandé que les dictionnaires soient figés. Si un mot apparaît et s’il est indispensable (comme “ordinateur”), on DOIT l’admettre. Ce que je ne supporte pas, c’est qu’on élimine des mots parfaitement compris de tout le monde et qui ne méritent pas de finir à la corbeille. Par exemple le verbe “travailler”. Je vois mal en quoi il est démodé et digne d’être proscrit.