Black Friday

Publié le par Yves-André Samère

Il paraît qu’aujourd’hui, ce serait Black Friday. Bien, friday, je comprends, nous sommes en effet un vendredi, mais pourquoi black ? Ce mot, qui signifie noir, évoque une journée fatale, néfaste, comme le Black Monday de 1209 à Dublin, ou, plus prosaïquement, pour les écoliers britanniques, le premier lundi qui suit la Rentrée scolaire !

Or, cette fois, comme pour Halloween, il ne s’agit que d’un coup publicitaire, fait au profit des magasins qui, ce jour, vont procéder à quelques baisses de prix afin d’attirer le chaland (pour les nuls qui me liraient, ce chaland-là n’est pas une péniche, c’est le mot ancien signifiant client, et qui a donné l’adjectif achalandé).

C’est ainsi qu’hier j’ai reçu une invitation de la FNAC, qui tente désespérément de m’attirer dans son magasin du Forum afin que j’aille y dépenser mes sous. Désolé, les gars, je vous ai acheté, justement hier, deux livres, l’un sur les dessins de Michel-Ange, l’autre sur la Continental, cette compagnie de production cinématographique allemande qui avait mis la main sur les cinéastes et acteurs français pendant l’Occupation, sous la direction d’un certain Alfred Greven, personnage à la fois paranoïaque et cultivé, directement sous les ordres de Joseph Goebbels. Greven a été le producteur de vingt-huit films français,sans que jamais son nom soit mentionné au générique. Passionnant. Le livre, veux-je dire. Il y a tout un chapitre sur Le corbeau, l’un des deux meilleurs films de ce salopard d’Henri-Georges Clouzot – avec Quai des Orfèvres –, et qu’Arte a diffusé récemment.

Bref, pas de Black Friday pour moi ce jour.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Comment ? Vous n'allez pas acheter moitié prix des choses dont vous n'avez absolument pas besoin dans des magasins bondés ?
Répondre
Y
Moitié prix ? Ne rêvons pas.
D
Bien sûr, j'aurais dû mettre des guillemets, soit "moitié prix"...