« Le barbier de Séville » sur Arte

Publié le par Yves-André Samère

Si vous aimez la bonne musique (classique, évidemment), vous pourrez regarder ce soir sur Arte, à partir de dix heures vingt-cinq, Le barbier de Séville, enregistré le 16 décembre au Théâtre des Champs-Élysées. L’orchestre est très bon, les chanteurs aussi, et, bien entendu, l’œuvre, adaptée de la pièce de Beaumarchais, et que Gioachino Rossini, pour ses débuts, avait composée à l’âge de 24 ans, est extraordinaire. Ce spectacle, pas encore diffusé, je l’ai regardé à l’avance, et... je ne l’ai pas aimé du tout, à cause du décor et de la mise en scène, dûs à Laurent Pelly, et que j’ai jugé ridicules.

D’abord, les acteurs sont vêtus à la mode contemporaine, ce qu’en général je n’apprécie pas. Ainsi, les douze choristes portent un smoking. Plus tard, ils reviennent vêtus en policiers franquistes, portant ce couvre-chef grotesque que sans doute vous connaissez. Ben oui, qui dit Séville dit Franco, c’est normal, Rossini et Beaumarchais auraient applaudi. Et Figaro, totalement dépourvu de la légèreté du personnage imaginé par l’auteur, est un malabar légèrement obèse et couvert de tatouages ! Bref, un festival d’anachronismes injustifiés. Le décor, lui, a dû coûter cher, car il se compose, d’un bout à l’autre, d’immenses feuilles de papier à musique, dans diverses positions, d’abord vierges, qui ensuite se couvrent de notes, ne correspondant d’ailleurs pas à la partition entendue. Ce décor change souvent, mais n’est jamais réaliste. On sent que le metteur a voulu faire moderne, oubliant l’adage qui fait l’ange fait la bête.

Par conséquent, je conseillerais de ne conserver que le son et de supprimer l’image, ce qui doit être possible sur certains téléviseurs !

En revanche, demain soir, ne ratez pas sur France 2 la finale de Prodiges. Là, impossible d’être déçu, et personne ne fait les pieds au mur pour vous en mettre plein la vue.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Par contre, je me souviens d'un "Salomé" avec des costumes d'après les toiles de Klimt. Il faut dire que c'était à Vienne. Magnifique.<br /> Oui, cette histoire de cosmonautes, c'était "La Bohême".
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D
Ah, "revisiter" les opéras, la grande manie des metteurs en scène ! Déjà, rien que le mot... je ne sais plus quel opéra a été imaginé avec des cosmonautes. <br /> En fait, je crois qu'il leur serait trop difficile de simplement respecter l’œuvre.
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Y
C’est « La Bohême », qui a été traitée de cette façon à l’Opéra de Paris. Cette notion, « revisiter » les œuvres, m’agace depuis longtemps, et je vais consacrer à cette lubie quelques petits articles pas tendres.