« Prodiges » saison 3
Je n’ai découvert l’émission Prodiges que l’année dernière, sur France 2, et j’ai été très séduit. Le but est de faire se produire, dans une salle immense, de jeunes artistes, afin d’en sélectionner le meilleur. Ils ont en général entre huit et seize ans, mais ce ne sont pas des débutants, ni des amateurs, car beaucoup se sont déjà produits en public, et parfois à l’étranger. Trois artistes célèbres forment le jury, Élisabeth Vidal, cantatrice, Patrick Dupond, danseur vedette, et Renaud Capuçon, violoncelliste. Tous, d’ailleurs, très gentils : ils ne sont pas là pour « casser » les concurrents, et on a même vu Renaud Capuçon, bluffé par l’interprétation du jeune Maxime, qui avait joué la musique du film La liste de Schindler, se lever pour aller l’embrasser ! Je pense que c’est lui, Maxime, qui triomphera la semaine prochaine (et pourtant, je n’aime pas le violoncelle).
Marianne James, que j’ai vue bien souvent en chair et en os (beaucoup plus de chair que d’os), présentait comme toujours l’émission, et ne cachait pas son émotion et son admiration. Elle nous a offert un intermède comique en emportant dans ses bras la plus petite candidate, Arielle, huit ans – si petite que ses pieds ne touchaient pas les pédales du Steinway, et qu’on avait dû rajouter à celles-ci une rallonge articulée –, qui avait joué la Fantaisie Impromptu de Chopin (qui pourtant n’a jamais été une musique de film) afin de la ramener en coulisses après sa prestation bluffante.
Mon avis est que le choix des œuvres jouées conditionne le succès : mettre au programme d’un jeune pianiste comme Mickaël un morceau comme la musique du film Pirate des Caraïbes l’a complètement desservi, car l’œuvre de Hans Zimmer est plutôt médiocre (il compose les musiques des films de Christopher Nolan). Et puis, sélectionner deux sœurs jumelles, Lola et Marie, pour un numéro de danse classique (la Danse des petits cygnes de Tchaïkovski), c’était leur couper l’herbe sous le pied. Mais Florian, très beau garçon de treize ans, élève de troisième, joueur de cor d’harmonie, et qui a exécuté le thème d’Ennio Morricone Il était une fois dans l’Ouest, a fait un triomphe. Mais ce type de musique ne va pas loin.
L’an passé, j’avais deviné à l’avance le nom du gagnant, un jeune clarinettiste de douze ans, Marin Chapoutot, un garçon très amusant et décontracté mais musicien accompli. Il a sorti cette année son premier disque.
Épilogue samedi prochain.
(Je vous préviens que les trois premières vidéos de cette notule ne resteront pas éternellement en ligne)