Comment se sustenter au cinéma
Qu’ils sont casse-pieds, ces spectateurs qui bouffent du pop-corn ou des bonbons pendant la projection du film ! Je me souviens avoir naguère réclamé – en vain – qu’on remplace ces exaspérantes sucreries au fumet douceâtre, donc écœurant, par des merguez, mais la corporation des directeurs de salle ne m’a pas suivi. Certes, je reconnais que la cuisson des merguez, productrice de fumée, pourrait incommoder certaines personnes.
Alors, coupons la poire en deux : pourquoi ne pas vendre, dans le hall des cinémas, des huîtres, des oursins, des arapèdes ? L’odeur de la mer, alors que Paris-Plage a été supprimé par une sotte, est-ce que ce ne serait pas des plus agréables ? Avant d’entrer dans la salle, on ferait une petite halte devant l’éventaire odorant pour y faire son choix, et on bavarderait un moment pour demander conseil à l’écailler à propos de la fraîcheur de ses produits.
Et quoi de plus normal, avant le film, que de consulter l’écailler du cinéma ?