Stéphane Audran
On annonce la mort aujourd’hui de Stéphane Audran. C’est bien triste, car, si elle n’a jamais été une grande actrice (Carlo Ponti avait été consterné par son jeu dans Landru, ce qui lui valut une gifle de la part de Chabrol, qui n’était pas encore marié avec elle), elle a été une bonne actrice, très appréciée à l’étranger. Chez nous, on l’a surtout connue dans les films de Claude Chabrol, donc son premier mari, avec qui elle a fait vingt-quatre films et deux téléfilms. Détail peu connu, elle avait d’abord été la femme de Jean-Louis Trintignant, avant que celui-ci tombe sous le charme de Brigitte Bardot, et a fait trois films avec lui, mais... après leur séparation.
Comme écrit plus haut, elle était appréciée par les réalisateurs étrangers : Samuel Fuller, avec qui elle a joué dans The big red one (elle y jouait une folle qui poignardait les soldats allemands, tandis que Marthe Villalonga y était une aubergiste belge qui jouait du piano pour Lee Mervin et embrassait Mark Hamill), et Gabriel Axel, réalisateur danois qui lui a donné son meilleur rôle dans Le festin de Babette, où elle était une cuisinière travaillant au Danemark, et qui sacrifiait tout son argent gagné à la loterie afin de remercier, par un somptueux repas, la famille qui l’avait engagée après son départ de Paris.
Elle avait 85 ans. Son dernier tournage est dans un film tourné entre 1970 et 1976, qui sortira cette année, et qui reprend un projet qu’Orson Welles n’a pas pu terminer, The other face of the wind.