Crever la gueule ouverte

Publié le par Yves-André Samère

Pour être franc, je pense que l’espèce humaine ne connaîtra pas la fin de ce siècle. À force d’accumuler les atrocités et de permettre à d’horribles tyrans de renouveler les exploits de leurs prédécesseurs du vingtième siècle, on voit mal comment on ne s’acheminerait pas vers l’extermination générale. Ce qui était l’exception naguère est devenu une sorte de norme dans le siècle actuel.

Voyez comme les plus riches, s’empiffrant à gogo, laissent agoniser les pauvres sans lever le petit doigt ; comme les pays civilisés n’osent pas abattre les dictateurs, par crainte de déplaire à d’autres dictateurs ; comme les barbares ont désormais le champ libre ; comme on honore des religions absurdes pour ne pas froisser des cohortes de débiles mentaux qui croient encore qu’un Dieu bon (« bon », je ris !) va sauver ceux qui ne quittent pas ce qu’ils pensent être le droit chemin ; comme tout ce qui est pourri est donné en exemple ; comme la vulgarité est portée au pinacle partout ; comme le mensonge bouscule la vérité, partout et toujours, et sans que quiconque réagisse.

Oui, l’espèce humaine va crever la gueule ouverte, faute de l’avoir ouverte quand il était encore temps. Voulez-vous que je vous dise : elle l’aura bien cherché.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

C
Si ce n'est pas un pléonasme , c'est quoi des religions pas absurdes ?
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Y
Pour moi, toutes les religions sont absurdes. Et nocives. Je n’en admets aucune.
M
On est foutu vous dis-je, foutu et refoutu !
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Y
Ne reste plus que la perspective de fêter ça. Heureusement, j’ai plutôt le cœur à rire de tout.
D
Brrrr, vous faites passer ici un courant d'air glacial. Mais j'ai en effet un peu l'impression de voir en nos dirigeants (je parle Europe et pays riches) l'aveuglement des années 30, face à la montée de tous les extrémismes, à force de tergiverser, de peser les enjeux purement économiques, etc.<br /> Contente de n'avoir pas procréé.
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D
Préféré quand même San Antonio ! De vieux souvenirs lycéens, cette histoire de Nietsche, dont je pouvais lire quelques paragraphes et les comprendre. Ce qui m'a été refusé avec Bergson. Pigé que pouic.
Y
Vous êtes plus cultivée que moi, puisque je n’ai jamais lu Nietsche. J’ai sans doute préféré San-Antonio.
D
Nietsche : le Yogi et le Commissaire. La société est comme un pendule : elle oscille entre a démocratie et la dictature, l'ouverture et la fermeture, etc. Bon, j'étale ma confiture qui est très peu épaisse, retenu vaguement cela de discussions philosophiques...
Y
Si je fais passer un courant d’air glacial, tant mieux, c’est une façon de lutter contre le réchauffement climatique à la mode. Mais rien n’indique que les mœurs s’améliorent, où que ce soit. Voyez la Hongrie, la Russie, l’Italie, la Turquie, même les États-Unis, et tant d’autres pays naguère démocratiques, qui tous tombent dans la droite la plus obtuse. C’est trop tard, partout triomphe la barbarie.