Pierre Bellemare
Il faut regretter que Pierre Bellemare soit mort hier, à l’âge de 82 ans, car il ne se contentait pas de jouer les camelots dans des émissions radio-télévisées que d’ailleurs je n’ai jamais vues. Comme cela arrive souvent chez ceux qui choisissent des professions touchant plus ou moins à l’art, comme Sacha Distel et Enrico Macias, meilleurs guitaristes que chanteurs, ce que Bellemare faisait de mieux, c’était la rédaction de ses livres, le plus souvent déjà publiés sous forme de récits faits à la radio, où il excellait. J’en ai relevé au moins quarante-et-un, parus chez Albin Michel, et il m’était arrivé d’en consulter un, Kidnappings, dans lequel il racontait des enlèvements crapuleux, voire criminels, ayant concerné des célébrités. Par exemple, l’enlèvement du duc d’Enghien, opposant politique réfugié à l’étranger, et que Bonaparte, pas encore empereur, avait fait enlever par... mille hommes, avant de le faire transférer à Vincennes, où une parodie de procès sans avocat eut tôt fait de le condamner à mort. Or le duc n’avait strictement rien à se reprocher. Un pur assassinat prémédité par le Corse.
Bellemare, je l’ai aussi entendu à la radio, mais pas sur ces radios commerciales que je n’écoute jamais. Non, c’était à France Inter, où il n’a jamais travaillé, mais il avait accepté l’invitation de Laurent Ruquier pour l’émission Rien à cirer. Là, il avait offert un joli duo avec Laurence Boccolini, elle-même très bonne chanteuse de jazz, et ils avaient épaté le public, qui leur avait fait un triomphe, avec Le lendemain elle était souriante, qui servit aussi à Simone Signoret, en 1979, pour titrer son deuxième livre.
En prime, à la fin de cet extrait complet, vous aurez quelques secondes de la voix de Jacques Ramade, autre acteur comique à avoir été, lui aussi, un excellent musicien (il jouait de la clarinette). En visite à Europe 1, je lui avais demandé une de ses photos, et je l’ai reçue le lendemain par la Poste !