Pas si angélique, Jacques Brel !
Il faut traiter Jacques Brel comme j’ai traité Victor Hugo dans mon article précédent : homme de grand talent, mais répugnant, à l’occasion, sur le plan de la moralité.
Brel était raciste. Impossible de nier cette évidence. Il avait une cible prioritaire : les Flamands – qu’il nomme « les Flamingants ». Je ne vais pas me répandre en citations, je ne donnerai qu’un seul exemple : son dernier disque contenait une chanson qu'il a intitulée « Les F... ». Cette abréviation rappelait le « courage » de ces gens qui, dans les forums sur Internet, écrivent « M**** » pour merde ou « Enc**** » pour enculer. Autrement dit, le nom Flamant était pour lui une obscénité.
Politiquement, je vous rappelle (ou je vous apprends) que Brel a pris le parti de Paul Touvier, exactement comme l’a fait Georges Pompidou, alors président de la République, qui l’a gracié en 1971. Touvier, qui avait été chef de la Milice lyonnaise durant l’occupation de la France par les nazis et a été jugé responsable de l’exécution, par balles de mitraillette tirées dans le dos, de sept Juifs au cimetière de Rillieux le 29 juin 1944, avait été condamné à mort pour crime contre l’humanité – seul Français de l’Histoire a être condamné pour ce motif. Or Brel, qu’il a rencontré après un concert du chanteur en 1959, lui a fait confiance sans se renseigner sur ses antécédents, lui a fait produire un de ses disques, et lui a confié l’emploi de maître d’ouvrage pour l’achat et la réfection « d’un chalet à cinq kilomètres de la Grande Chartreuse », ce qui l’a conduit à si bien connaître les activités du chanteur que celui-ci l’avait surnommé « l’œil de Moscou » ! Passons, il est possible que Brel ait été abusé par un menteur.
Mais Brel s’est aussi signalé par son refus de rencontrer David Bowie, avec cet élégant prétexte : il ne voulait pas « serrer la main d’un pédé ». Là, c’est plus sérieux, car il a plusieurs fois fait état, dans ses chansons, de son homophobie.