Souvenir de « Nulle part ailleurs »
Hier, j’ai appris que l’émission Quotidien, dont je ne rate aucun numéro, quitte à la télécharger le lendemain, avait lieu dans l’ancien studio de Nulle part ailleurs, donc dans l’ancien bâtiment de Canal Plus. Il se trouve que je suis allé une fois à Nulle part ailleurs, mais, malheureusement, bien après l’époque de Philippe Gildas, que je n’ai jamais vu, lui. J’avais été invité (car on n’y entrait que sur réservation) par un ami qui travaillait pour l’entreprise fabriquant les décodeurs de la chaîne, et qui s’arrangeait pour avoir des entrées de faveur. Mais lui n’avait pas le même motif, il voulait uniquement voir Vanessa Paradis, invitée ce jour-là, dont il était un fervent admirateur, chanteuse de Prisunic dont je me foutais éperdument – ce qui n’a pas changé. Je me souviens très bien de cet immense studio tout en longueur, avec les Guignols très loin de l’endroit où nous étions assis, et une petite scène toute proche, où il avait fallu subir les Robins des Bois, comiques en peau de lapin, et le duo NTM de sinistre mémoire, déjà dénué de tout talent.
Entrer dans le bâtiment n’avait pas été une partie de plaisir, car on redoutait déjà des attentats, et comme j’ai toujours soif, j’étais porteur d’une gourde ne contenant que de l’eau, ce qui avait failli me faire interdire d’entrée. Il m’avait fallu prouver que son contenu était inoffensif, en en vidant une partie sur le sol !
Hélas pour mon ami, Vanessa Paradis n’avait pas voulu se faire interviewer dans le studio principal où nous étions, et n’avait accepté d’être présente que si l’entretien avait lieu en privé dans un petit studio où le public n’avait pas accès ! Bien entendu, ledit public était alors au bord de l’émeute : certains fans étaient venus avec un disque de la chanteuse, espérant un autographe. Finalement, la gourde (l’autre gourde !) avait accepté de montrer son nez quelques secondes dans le studio principal, mais n’avait signé aucun autographe...
L’animateur de l’émission était un quidam dont j’ai oublié le nom. Déjà, Canal Plus périclitait. Bolloré devait, bien plus tard, lui porter le coup de grâce.