Francis Lai
Les archives de Quotidien, l’émission de Yann Barthès, ne doivent pas être à jour, si bien que le producteur-présentateur s’est royalement planté, ce soir. Quant à ses acolytes, ils ont tous brillé par leur ignorance.
J’explique : Francis Lai est mort hier. C’était le compositeur des films de Claude Lelouch, comme Un homme et une femme, et aussi de Love story, un navet larmoyant sur un couple d’amoureux dont la fille mourait d’un cancer. Mais surtout, il avait écrit la musique du générique d’une émission de France 3, extrêmement populaire, le Cinéma de minuit, diffusé chaque dimanche soir, vers minuit, depuis plusieurs décennies, et que présente toujours, depuis 1971, l’indéboulonnable Patrick Brion, grand spécialiste du cinéma (c’est lui qui choisissait les films de La dernière séance, que présentait Eddy Mitchell, et je me souviens d’une passionnante conversation d’une heure que nous avions eue au téléphone).
Or aucun des animateurs de Quotidien n’a été capable de reconnaître, non seulement le générique de l’émission et son titre, mais aussi les visages qui composaient la vidéo accompagnant la musique de Francis Lai. Et Barthès lui-même n’a cité que des noms inexacts, ceux d’un précédent générique datant de 1980, ne montrant que des yeux, qui a disparu depuis et que je n’ai jamais vu – visible seulement sur YouTube. Le générique actuel, vous pouvez le voir en le téléchargeant sur Captvty, à la date de n’importe quel dimanche, vers minuit. Cela dure environ trois minutes, et voici une partie de la liste des interprètes que vous y verrez, sous forme de gros plans de visages successivement masculins et féminins, montés de telle façon qu’ils semblent échanger un baiser : Greta Garbo, Gary Cooper, Clark Gable, Vivien Leigh, Ava Gardner, Humphrey Bogart, Ingrid Bergman, et sans doute quelques autres que je n’ai pas reconnus.
Avouez que ne pas identifier ces gloires du cinéma, il fallait débarquer de la planète Mars !
NB : au fait, les paroles de la chanson d’Un homme et une femme ne sont pas, comme chacun le croit, « Chabadabada », mais « Ba da ba da da da da da da ». Il fallait rétablir cette vérité historique. Ne me remerciez pas.