Éloge de Niort, ville laide
La chronique faite ce matin sur France Inter par François Morel, qui est bien le billetiste le plus subtil et le plus drôle du pays, m’incite à me pencher un instant sur la ville de Niort, que, dans son dernier livre Sérotonine, Michel Houellebecq égratigne un peu, dans ces termes : « C’est dans un état d’exaspération avancée que j’arrivai à Niort, une des villes les plus laides qu’il m’ait été donné de voir ». Il y revient une fois, une seule, avec cette phrase, peu concluante puisque dépourvue de tout jugement : « Je repensai à l’hôtel Mercure de Niort – Marais Poitevin ».
Houellebecq et moi, nous avons un point commun : nous n’avons passé qu’une seule nuit à Niort. Mais, comme je n’ai pas son talent descriptif (hier, riez, je me suis fait traiter de « littéraire déchu » – et de « nazi », en prime – par un cinglé qui n’avait pas digéré que je donne quelques détails peu aimables sur une de ses idoles, Sartre), je ne dirai rien sur cette ville, que je n’ai guère eu le temps d’explorer de fond en comble. En réalité, Houellebecq m’ennuie, et je ne lirai sans doute pas son livre, parce que j’en ai quelques milliers qui m’attendent, blottis sur un coin de mon disque dur. Mais que cela ne vous dissuade pas d’écouter Morel, il excelle dans ce art de démolir une œuvre en feignant de lui décerner des louanges – en quoi, lui au moins n’est pas un littéraire déchu.