Un sale gosse
Bon, aujourd’hui, je passe aux aveux, et je fais comme Tanguy Pastureau : ici, je tape sur tout le monde, parce que je suis comme lui, un sale gosse. Ce n’est pas pour rien que, durant quinze ans, j’ai été le webmaster d’un humoriste très connu (et que j’ai coupé les ponts quand, jouant les adultes, il a très mal pris une plaisanterie tout à fait inoffensive que j’avais faite sur lui).
Je ne respecte absolument personne. Enfant, je ne respectais pas mes parents, ce qui me valait de mémorables raclées de leur part, et parce que je leur reprochais d’être des adultes. Je crois vous avoir déjà raconté que chaque 1er janvier, ayant refusé de dire « Bonne année, bonne santé » à mes géniteurs, je recevais ce que tout gosse doit s’attendre à recevoir des siens : un tabassage en règle, tantôt à coups de ceinture du côté paternel, tantôt à coups de martinet. Du côté maternel, vous aviez deviné.
Et ne me demandez pas de changer, j’en suis incapable. J’imagine volontiers que, sur mon lit de mort (ce n’est pas pour demain), je continuerai de plonger métaphoriquement tout ce que le monde compte de célébrités dans un baril de goudron (quelqu’un aurait un sac de plumes à me prêter ?).
Notez que je ne suis pas rancunier ! Mes parents, de leur point de vue, avaient raison, et si j’avais un gosse qui me ressemble, je le traiterai sans doute de la même façon. Mais, prudent, je n’ai rien fait pour en avoir un, ce qui m’a valu l’existence la plus heureuse qu’on puisse imaginer. Jamais je n’ai rien ressenti le fameux désir d’enfant, et s’il vous vient la lubie de me qualifier de « sale égoïste » pour n’avoir pas procréé, je vous renvoie à la pièce de Françoise Dorin, qui porte précisément ce titre (Paul Meurisse y était éblouissant, je crois qu’on doit pouvoir en dénicher un enregistrement sur YouTube. Cherchez, moi, je n’en ai pas besoin !).