La journée « sans Internet »

Publié le par Yves-André Samère

Un Français dont j’ignore à peu près tout, sauf son nom, Phil Marso, et le fait qu’il vive aux États-Unis, a lancé l’idée de faire du 6 février (c’est aujourd’hui) la journée sans Internet, et plus précisément, sans téléphone mobile. On nous a même révélé qu’un hôtel scandinave a offert à ses clients une nuit gratuite s’ils la passent sans se connecter.

Première remarque : pour détecter que lesdits clients n’ont aucun moyen de se connecter depuis leur chambre d’hôtel, il a bien fallu installer dans les chambres des détecteurs de trafic en wifi ou en 4G. Ce qui a dû coûter pas mal d’argent. Donc, cette annonce est un vulgaire coup de pub ! Pour ma part, je préfèrerais que les cinémas soient ainsi équipés, ce qui nous éviterait le manège de ces imbéciles qui ne peuvent s’empêcher d’allumer leur gadget lumineux durant la projection des films ! Mais on nous dit que cela reviendrait trop cher. Et l’hôtel scandinave, alors ?!

Toujours est-il que, ce matin, les journalistes de France Inter n’ont pu se retenir de clamer qu’eux-mêmes seraient incapables de se passer de leur fichu téléphone mobile, même pendant une minute, et qu’ils le contemplent durant trois heures chaque jour, au minimum : bravo, chers moutons de Panurge ! Je rapprocherais plutôt votre comportement de celui des amateurs de drogue. Et la date est bien choisie, en France au moins, puisque c’est aujourd’hui qu’à Paris sort un film que j’ai vu en avant-première le 18 janvier dernier, My beautiful boy, relatant les tribulations d’un père et de son fils, un jeune homme, joué par Timothée Chalamet, devenu esclave de la méthamphétamine. Non seulement les spectateurs ordinaires, mais aussi tous les critiques professionnels, y compris celui du « Canard enchaîné », ont été enthousiasmés par ce film, et j’ai sans doute été le seul qui, d’une part, a trouvé ce film mal fichu, et, d’autre part, qui lui a trouvé une certaine ressemblance avec La baie des anges, film de Jacques Demy avec Jeanne Moreau, datant de 1963. Vous pouvez lire ICI ce que j’en ai dit.

Reste que ce panurgisme, qui semble frapper presque tout le monde depuis quelques années, ne me concerne pas, et je suis très loin de regarder mon propre téléphone « trois heures par jour », comme les journalistes de France Inter : moi, ce serait plutôt trois minutes par mois ! Et je sais n’être pas le seul, car la presque totalité de mes proches ne sont pas non plus esclaves de cet outil (je ne suis pas borné : je comprends parfaitement qu’il peut servir à un chef de chantier ou à un policier, voire à un chauffeur de bus ou un naufragé perdu en mer sur un radeau ! Mais à tout le monde et tout le temps, ça, c’est de la caricature).

Le téléphone mobile, qui permet de vous détecter à distance même s’il est éteint, non, merci, très peu pour moi. Le mien reste chez moi, je ne l’emporte jamais quand je sors, c’est-à-dire tous les jours.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Je fais partie du club des sans téléphone. Ce qui m'a étonnée à moitié c'est l'autre jour, étant à des obsèques, le maître de cérémonie a demandé à l'assistance, avant quoique ce soit, d'éteindre les téléphones.<br /> Que se passa-t-il ? Dès la cérémonie terminée, pourtant courte, ils ont tous sorti leur fichu téléphone pour voir si la terre tournait toujours... pauvres humains.
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Y
Je lis cette pieuse demande quasiment chaque jour, au cinéma : sur l’écran, la direction de la salle nous demande si nous avons bien éteint nos “portables” (rappelons que ce terme est inadéquat, et que les Français sont les seuls à l’utiliser).<br /> <br /> De toutes façons, je n’ai jamais de téléphone sur moi. Si on veut me parler, on utilise mon téléphone fixe.