Légaliser la vente du cannabis ? Pas question !
Souvent, vous pouvez entendre des voix autorisées (par elles-mêmes) appelant à la libéralisation totale de la vente du cannabis.
Parlons clairement : je suis opposé à cette mesure. Il est faux, archi-faux, que cette drogue soit inoffensive, sous le prétexte que c’est un produit « qui fait rire ». Moi, une telle justification me ferait plutôt pleurer. Car le cannabis flingue les neurones au point d’en perturber le fonctionnement, et augmente le risque d’être atteint de troubles mentaux !
Vous avez sûrement entendu des tas de débats sur la question, qui ont entretenu le flou, au point que vous ne savez plus qu’en penser ? Or le sujet a pourtant été clarifié de longue date par de nombreuses études, dont trois au moins méritent qu’on s’y attarde.
La première date de 2014. On la doit à l’université de Dallas, dont les chercheurs se sont employés à comparer les cerveaux de fumeurs de cannabis, et ceux d’un groupe de personnes qui n’en ont jamais consommé. L’imagerie cérébrale a mis en évidence que le volume de matière grise des fumeurs de cannabis diminuait dans une région du cerveau impliquée dans la motivation et la prise de décision. Outre cela, cette constatation prouve que les fumeurs les plus anciens sont plus touchés que les autres. Au cours de la même étude, l’équipe de Dallas a constaté que la matière blanche du cerveau des fumeurs de cannabis subissait une modification : le câblage des neurones semblait plus solide au début, puis, quand la consommation de cannabis devenait régulière, le câblage qu’on avait cru « renforcé » dans le cerveau du fumeur finissait par se relâcher. Conclusion, le cerveau du fumeur de cannabis, dans un premier temps, s’adapte à ce qu’on lui fait subir, puis, dans un second temps, il abandonne le combat !
La seconde étude, française, été faite par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Ses spécialistes se sont intéressés au tétrahydrocannabinol, nom savant du principe actif contenu dans le cannabis, appelé aussi THC. Or ce produit a la propriété de se fixer sur certains récepteurs des neurones, agissant ainsi sur leur forme et leur croissance. En utilisant des substances qui agissent de la même manière que le THC et en les testant sur des neurones, lesdits spécialistes ont constaté que ceux-ci avaient tendance à se rétracter, et donc à affaiblir leur connectivité. Conclusion : le cannabis détériore le câblage des neurones.
La troisième étude, néo-zélandaise, qui a duré... vingt-cinq ans, a consisté à observer l’évolution du quotient intellectuel de quelque mille Néo-Zélandais cueillis dès leur treizième anniversaire, et libérés des obligations de l’étude à l’âge de 38 ans. Leur rôle a consisté, durant ces vingt-cinq ans, à se mettre à la disposition de la recherche à cinq reprises, afin de dire s’ils avaient fumé du cannabis, ou pas. Et si oui, combien de joints. Leur quotient intellectuel a été évalué à deux reprises : au début, lorsqu’ils avaient 13 ans, et à la fin de l’étude, à 38 ans. Résultats : le QI des fumeurs réguliers a décliné, parfois de manière spectaculaire (jusqu’à huit points, mentionne l’étude), cependant que celui des non-fumeurs a légèrement augmenté. On a vérifié sur des rats : proposez-leur un joint, il refusera. Mais si vous lui faites absorber une substance imitant les effets du cannabis, il sera d’accord. Attendez cinq minutes, puis lâchez-le dans un labyrinthe : il sera incapable d’en sortir, alors qu’en temps normal, il retrouve facilement son chemin.
Les dommages causés chez les très jeunes et concernant la mémoire, le potentiel de concentration ou la capacité à prendre une bonne décision, les affectent davantage que les adultes. Notre cerveau ne devient pleinement mature qu’entre vingt et vingt-cinq ans. Auparavant, il est en construction et a besoin de toutes ses capacités pour permettre au sujet d’optimiser son apprentissage. Pour ne rien arranger, à cet âge, leur parler de faiblesse ou de dépendance, comme dans le film My beautiful boy, qui vient de sortir, ne leur inspire rien ! Mieux vaut les envoyer chez un médecin, tenu au secret médical, et qui a pour l’aider le questionnaire CAST (le Cannabis Abuse Screening Test), un outil en six questions, mis à la disposition des médecins pour évaluer le niveau d’addiction au cannabis, et déterminer le discours et le niveau de prise en charge dont a besoin le malade. À partir de trois réponses positives, le sujet testé est en danger.
NB : merci au docteur Michel Cymes, qui m’a fourni cette masse de renseignements.