La grande Catherine
Mon titre de ce jour ne concerne en rien l’impératrice Catherine II de Russie, il se réfère à Catherine Deneuve.
En général, je n’ai guère de considération pour les acteurs, qui brillent surtout par leur cancritude, leur vanité et l’hostilité sourde qui les oppose les uns aux autres, en dépit de la comédie qu’ils jouent en public en affectant de passer pour les membres d’une grande famille, celle du spectacle. Il faut n’en avoir rencontré aucun pour croire encore à cette imposture.
Mais Catherine Deneuve est différente. D’abord, elle est exceptionnellement belle, en dépit de son âge : elle aura 76 ans le 22 octobre prochain. Rien à voir, donc, avec Sandrine Kiberlain, Charlotte Gainsbourg ou Romane Bohringer, qui semblent vouloir justifier le mot de Roman Polanski quand il affimait que « les acteurs français sont moches », ce qui aujourd’hui est assez juste ! Et il est curieux de constater que les plus belles actrices françaises sont – ou ont vécu – très âgées : Suzy Delair (a eu 101 ans au 31 décembre dernier), Danielle Darrieux (morte à cent ans en 2017), Michèle Morgan (presque 97 ans au jour de son décès), Micheline Presle (aura 97 ans le 22 août), sans compter la propre mère de Catherine Deneuve (Renée Dorléac, qui a eu... 107 ans le 11 septembre dernier).
Ensuite, Catherine Deneuve est un esprit libre : invitée au moins trois fois par Yann Barthès dans son Petit journal ou dans Quotidien, alors qu’elle refuse toutes les autres invitations dans les radio-télés, elle a, lors des deux premières invitations, allumé ostensiblement une cigarette sous l’œil de la caméra, alors que c’est formellement prohibé par les pitres du CSA ; déclaré sans vergogne que Vincent Dedienne lui tapait sur les nerfs avec sa diction dans le style mitraillette et son élocution inaudible ; et elle a embrassé Barthès à son arrivée sur le plateau – ce qu’aucune actrice n’avait jamais fait. Je crois aussi me souvenir qu’à l’instar d’Anne Sinclair, elle avait déclaré que le titre de « première dame » accordé aux épouses et maîtresses des présidents de la République était une bouffonnerie, attendu que personne n’avait jamais élu une de ces potiches.
Accessoirement, elle s’exprime parfaitement (pas de « Tu t’rappelles DE ça », contrairement à Isabelle Huppert), et a eu deux enfants, de deux hommes différents, sans avoir jamais été mariée.